Trois jours après la découverte du corps d’un homme, retrouvé en partie calciné, à La Chapelle-Erbrée (Ille-et-Vilaine), à proximité de Vitré, l’enquête progresse. Les deux hommes, placés en garde à vue ce week-end, ont été mis en examen pour « actes de torture et de barbarie » et « meurtre aggravé », a fait savoir avoir au Parisien le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, ce mardi.
Samedi 23 août, vers 7 heures du matin, une joggeuse et un pêcheur ont prévenu les gendarmes, après avoir découvert le corps d’un homme, « en partie calcinée », à hauteur du barrage de la Haute Vilaine sur la commune de La Chapelle d’Erbrée.
Deux hommes identifiés quelques heures après les faits
Selon les premières constatations réalisées par le médecin légiste, sur les lieux de découverte du corps, la victime présente de nombreuses blessures, « une fracture de la mâchoire », « divers coups sur le visage portés à l’aide d’un objet contondant », ainsi « que de multiples plaies à l’arrière du crâne ayant probablement été causées par un objet du type marteau », avait détaillé le magistrat lundi.
Une enquête a été ouverte dans la foulée par le parquet de Rennes pour « homicide volontaire aggravé ». Les investigations ont été confiées à la brigade des recherches de Vitré et à la section de recherche de Rennes.
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La victime, « un homme de 46 ans demeurant Argentré-du-Plessis », a été identifiée « grâce à son téléphone portable retrouvé sur le lieu », qui n’avait pas totalement brûlé, « ainsi que par ses tatouages », avait précisé Frédéric Teillet ce lundi.
Grâce aux investigations, les enquêteurs ont réussi à identifier deux hommes. Un premier individu, âgé de 37 ans, a été interpellé samedi en début d’après-midi. Un deuxième homme de 30 ans, lui, a été arrêté dimanche matin, a détaillé le magistrat. Les deux hommes ont été placés en garde à vue du chef de meurtre aggravé.
Les mis en cause « s’accusent mutuellement d’en être l’auteur »
Selon le procureur, les deux hommes sont déjà connus des services de police et de justice. Le plus âgé, sous curatelle renforcée, devait être jugé l’an prochain pour des faits de violence sur la victime. Le second, lui, a été condamné 10 fois pour des faits de délits routiers, violences et infractions liées au trafic et à l’usage de stupéfiants.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux hommes se sont rendus au domicile de la victime, vendredi 21 août dans la soirée, et l’ont forcé « à entrer dans le coffre du véhicule de l’un d’eux », selon le procureur. Ils l’ont ensuite conduit « au domicile du second, où ils se sont livrés à des violences pouvant être considérées comme des actes de torture et de barbarie », poursuit Frédéric Teillet. Après ces violences, les deux hommes ont replacé la victime, qui était encore vivante à ce moment-là, dans le coffre du véhicule puis l’ont emmené vers le lieu où le corps sera découvert, avant d’y mettre le feu.
Si les deux hommes ont reconnu ces faits, ils « s’accusent mutuellement d’en être l’auteur, chacun n’admettant qu’avoir été présent tout au long de leur commission », précise Frédéric Teillet.
À l’issue de leur garde à vue, ce lundi après-midi, ils ont été déférés au tribunal judiciaire de Rennes, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « actes de torture et de barbarie » et « meurtre aggravé par la commission d’un autre crime (les actes de torture) ». Ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire. À ce stade, « le mobile qui reste à déterminer, ne semble pas lié à un trafic de stupéfiants », ajoute le procureur de la République.