Après des résultats surprenants en Rugby Championship, l’ancien talonneur anglais Brian Moore a interpellé World Rugby pour demander des changements dans les compétitions internationales qui n’évoluent plus. En ciblant particulièrement le tournoi des Six Nations, il incite à créer une passerelle entre les nations participantes et les autres en Europe.
Il est vrai que le Rugby Championship a un intérêt particulier cette année. Après la victoire de l’Australie sur les Springboks la première journée et désormais celle de l’Argentine face à la Nouvelle-Zélande, la compétition offre son lot de surprises aux spectateurs. Un renouveau rafraichissant dans l’hémisphère sud. Et c’est d’ailleurs ce que Brian Moore, l’ancien talonneur anglais, réclame à World Rugby pour le futur du tournoi des Six Nations. « Pendant de nombreuses années, la particularité du Tournoi des Six Nations a été sa propension à produire au moins un résultat qui déjouait les pronostics des meilleurs experts en rugby chaque année. Il n’offrait peut-être pas le meilleur rugby de la planète, mais il suscitait l’intérêt grâce à sa capacité à surprendre. En revanche, le Rugby Championship, sous ses nombreuses formes, a été l’inverse : une meilleure qualité, mais moins de surprises. Au final, la prévisibilité ennuie même les plus fervents supporters. Il est préférable d’avoir à la fois la victoire et le danger. »
Transition sur le long terme
Mais ce genre de changement n’arrive pas du jour au lendemain. Pour l’ancien joueur des Lions britanniques, le succès de l’Argentine en est un très bon exemple. Pendant des années, les Pumas ont été malmenés par leurs adversaires, jusqu’au moment où leur travail leur a permis d’avoir une chance d’échapper à la dernière place. Mais c’est une transition que certaines nations de l’hémisphère nord ne sont pas encore prêtes à voir arriver dans leur tournoi. « Il faut d’abord avoir le courage d’admettre que le problème existe. World Rugby s’est montré peu intéressé à poursuivre sérieusement cette voie en raison des intérêts des nations traditionnelles qui estiment que leur histoire leur garantit une place permanente au plus haut niveau du rugby. » Un état d’esprit qui empêche des sélections en développement de se confronter à l’élite, et donc de progresser davantage.
C’est le cas avec la Géorgie qui réclame depuis plusieurs années un match de barrage pour atteindre le Six Nations. Pour Moore, il y aurait plusieurs options pour réaliser ces changements mais cela doit se faire sur le long terme. « Quelle que soit la forme que prendra ce parcours, par exemple des barrages tous les trois ans, seule la création d’une progression formelle basée sur les résultats permettra aux tournois secondaires d’être viables. » Ce n’est pas la première demande de ce type envers les instances internationales, mais pour le moment aucun accord n’a été trouvé afin de progresser vers ce nouveau format.