À Cagnes-sur-Mer, un collectif citoyen compte bien se faire entendre : urbanisme, transports, logement, sécurité… « Le Cercle Cagnois » présente un programme de quatre-vingt idées. L’objectif serait « d’interpeller les élus et de défendre une vision plus verte et plus équilibrée de la ville ».

Créé pour « rassembler les habitants et imaginer un autre avenir pour leur ville », « Le Cercle Cagnois » revendique une indépendance vis-à-vis des partis politiques. Son président, Jean-Pierre Woignier, est tout de même décrit comme proche du RN et du député Bryan Masson.

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L’association, qui compterait une soixantaine d’adhérents actifs, regroupe des profils variés, parmi lesquels on trouve des architectes, urbanistes, avocats, anciens cadres territoriaux ou « simples riverains impliqués ».

Son objectif revendiqué : formuler des propositions concrètes sur des thématiques aussi variées que l’aménagement, les mobilités, la sécurité ou encore la qualité de vie. Un programme de quatre-vingt pages a ainsi été élaboré et sera soumis aux élus locaux dans les semaines à venir, avec la volonté « d’obtenir un positionnement clair des candidats aux municipales 2026.»

Contre-projet face au « grand bétonnage »

Parmi les propositions phares figure un projet alternatif pour la Villette, alors que la municipalité prévoit un « éco-quartier » (décrit et défendu par la mairie dans cet interview), orienté vers la priorité de l’habitat, avec plus de 500 logements, et 4.000 m² de commerces. «  Le Cercle Cagnois » dénonce « un bétonnage massif  » et l’impact que ce programme pourrait avoir sur la circulation, le marché immobilier et les services publics.

En substitution, il imagine un « poumon vert multi-usages » de 60. 000 m², intégrant un « parc inondable », des équipements publics (crèche, médiathèque, salle culturelle), des commerces de proximité et une coulée verte reliant les Canebiers au centre-ville. Ce projet, selon ses promoteurs, pourrait être subventionné à 75  % grâce à l’Agence de l’Eau et transformer l’entrée de la cité en « un espace apaisé, propice aux mobilités douces et aux événements publics. »

Parmi les autres axes, la mobilité est également au centre de l’attention. « Le Cercle Cagnois » se montre critique au sujet du futur tramway (la ligne 4), jugé « coûteux », « peu adapté », et défend l’alternative d’un Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) et des mini-bus électriques pour irriguer les quartiers.

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Sur le stationnement, l’association milite pour la fin du contrat avec l’opérateur Indigo et la mise en place d’une régie municipale, afin de rétablir une heure de gratuité (au lieu de 30 minutes aujourd’hui) et mieux accompagner les professions mobiles, comme les infirmiers. « Nous voulons permettre à la commune de récupérer l’intégralité des recettes afin de financer de nouveaux services. »

Plus de policiers municipaux ?

Le collectif met également l’accent sur la sécurité et le respect de la tranquillité publique, en appelant à « une augmentation du nombre de policiers municipaux et d’agents ASVP », ainsi qu’au « déploiement d’une équipe cynophile de nuit.» En 2024, Cagnes était déjà classée par le ministère de l’Intérieur comme la commune la plus sûre de toute la région PACA.

Autre cheval de bataille, « la propreté et la valorisation touristique des zones historiques », avec la volonté de dissimuler les poubelles dans du mobilier urbain esthétique et de végétaliser davantage.

Le collectif citoyen ne se présentera pas devant les électeurs, mais affiche clairement son ambition, celle de peser sur les futurs choix municipaux.

« Nous remettrons bientôt nos propositions aux candidats et nous attendrons un retour clair . Quelles idées prennent-ils, quelles idées refusent-ils ? » explique Jean-Pierre Woignier. « Nous voulons que l’avenir de Cagnes-sur-Mer soit pensé avec ses habitants, et pas uniquement dans des bureaux.»