Les images filmées à Saint-Étienne ce mardi 19 août, montrent un agent assénant des coups de pied à un automobiliste qui refuse de se soumettre à un contrôle. La scène suscite des vagues de commentaires de soutien ou de critique des policiers.
Filmées mardi dernier, les images ont fait le tour des réseaux sociaux depuis. La vidéo d’une intervention policière tournée dans le centre-ville de Saint-Étienne ce 19 août montre un agent assénant de violents coups de pied sur le haut du corps d’un automobiliste assis sur son siège conducteur, portière ouverte, à l’arrêt, moteur tournant. Ce dernier parvient finalement à s’enfuir au volant de son véhicule Peugeot blanc malgré les injonctions des policiers.
La scène a largement fait réagir sur les réseaux sociaux, suscitant des vagues de commentaires de soutien ou de critique des policiers. La Ligue des droits de l’Homme a ainsi dénoncé des images «insoutenables» demandant «une enquête transparente, indépendante et rapide». Le directeur de la police de la Loire, lui, bat en brèche l’éventualité d’une procédure IGPN et défend le comportement de ses agents, assurant d’une intervention proportionnée parfaitement dans les clous de la légalité.
Course-poursuite et taser arraché
«Porter un coup fait partie des gestes techniques d’intervention. L’agent vise les bras de l’individu pour lui faire lâcher le volant alors que celui-ci n’a pas coupé le moteur lors du contrôle, réagit auprès du Figaro Yves Cellier, DIPN de la Loire, n’excluant pas que les coups aient pu atteindre d’autres parties du corps. Même si la violence mise en image n’est pas très agréable à regarder, il ne faut pas renverser les choses car ce sont bien les policiers qui subissent une violence à laquelle ils tentent de mettre fin».
L’intervention fait suite à plusieurs minutes de poursuite entre les agents et le conducteur du véhicule Peugeot, ont indiqué plusieurs sources policières au Figaro. «Un délit qui peut avoir des conséquences catastrophiques voire funestes, d’autant plus en ville», commente Yves Cellier. Le conducteur avait refusé de se soumettre à un contrôle dans le centre de Saint-Étienne avant d’être poursuivi, sirènes hurlantes, jusque dans la rue du Vernay, où il est repris par les policiers.
Avant les coups de pied, les agents avaient tenté d’arrêter le conducteur en utilisant un pistolet à impulsion électrique. «Ils utilisent le taser mais la personne est surexcitée et arrache elle-même les dardillons, ce qui est extrêmement douloureux et pourrait laisser penser qu’il était sous produits, commente le syndicat de police Alliance, défendant l’action des agents. L’usage de la force est adapté, le collègue reste en sécurité et tente quelque chose pour pas rentrer dans l’habitacle».
En cours d’identification
«Quel que soit le contexte, rien ne peut justifier de tels gestes, attaque en revanche la Ligue des droits de l’Homme. La police, dépositaire de l’autorité publique, ne peut se permettre de basculer dans la brutalité gratuite sans saper elle-même la légitimité de sa mission. Ces violences ne sont pas des “dérapages isolés”, mais le symptôme d’un problème structurel dans le rapport entre police et population. La rhétorique officielle consistant à minimiser en évoquant une “vidéo partielle” ne fait qu’accroître la défiance.»
Le jeune homme visible sur les images a finalement réussi à s’enfuir en prenant la rue du Vernay en sens interdit. Les policiers n’ont pas fait usage de leur arme létale. «Malgré le danger, ils ont estimé qu’ils n’étaient pas en situation de légitime défense», explique Yves Cellier, qui valide la réponse proportionnée des fonctionnaires et les défend. Une enquête pour refus d’obtempérer et violences aggravées a été ouverte pour retrouver le suspect, qui serait en cours d’identification.
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Sollicité par le Figaro, le parquet de Saint-Étienne n’a pas encore répondu. Selon nos informations aucune interpellation n’a été effectuée à ce jour. Deux des trois policiers intervenants ont été blessés, se voyant prescrire plusieurs jours d’ITT à la suite des faits. Ils ont porté plainte, contre X, en attendant l’identification de l’auteur.