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Ouvert en 2024 comme vitrine du terroir ariégeois à Toulouse, le restaurant-épicerie Chez Nòu a connu un départ difficile. Une nouvelle équipe de restaurateurs expérimentés reprend désormais le lieu, avec l’ambition de miser sur la bistronomie et le local.
La nouvelle équipe du restaurant Chez Nòu avec producteurs locaux et Philippe Lacube.
DDM – M.R
Inauguré en avril 2024 comme vitrine de la marque Nòu Ariège Pyrénées, le restaurant-épicerie Chez Nòu, situé rue du Rempart Villeneuve à Toulouse, n’a pas tenu toutes ses promesses. Philippe Lacube, président de la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, l’admet : « On n’était pas suffisamment contents, il n’y avait pas assez de clientèle. » L’offre, bien qu’ancrée dans le terroir, peine à se distinguer face à une scène gastronomique toulousaine saturée.
La solution ? Un contrat de location-gérance confié à un couple de restaurateurs expérimentés, avec pour ambition d’adopter un positionnement plus “bistronomique”. L’épicerie, bien que conservée, sera repensée en un espace plus modeste. Malgré les difficultés, les 37 investisseurs privés restent engagés : « On a besoin que cette ambassade au cœur de Toulouse fonctionne. »
De nouveaux gérants au parcours solide et international
Originaires de Morlaix, Mathilde Coquin en salle et Quentin Gallouédec en cuisine se sont rencontrés à l’école hôtelière de Bretagne. Forts d’un parcours étoilé, Quentin y décroche une mention complémentaire dans un deux-étoiles, ils élargissent leur horizon en partant à l’international. « On recevait des clients anglophones, c’était très compliqué, donc on a décidé de partir à l’étranger », raconte Mathilde.
Ils s’installent successivement en Irlande, en Australie, puis en Nouvelle-Zélande, où ils sont retenus par le Covid. De retour en France, Quentin prend un poste à responsabilités dans un 5 étoiles à Nantes, puis le couple traverse l’Atlantique jusqu’au Canada, participant à l’ouverture d’un restaurant à Toronto – « ça nous a donné le goût de nous dire qu’en fait, nous aussi, on peut le faire. » Ils optent finalement pour Toulouse, attirés par sa situation géographique porteuse et ses productions locales.
Retour en force, produits ariégeois et fidélisation locale
Arrivés le 8 août, les nouveaux gérants inaugurent une carte revisitée, l’impact est immédiat : « En trois semaines, l’activité a de suite réaugmenté », se réjouit Philippe Lacube. Le restaurant revendique désormais jusqu’à 90 % de produits ariégeois, avec l’ambition de passer à 100 %. Pour soutenir la dynamique, des cartes cadeaux sont lancées : « Privilège » à 50 euros et « Premium » à 200 euros, vendue 180 euros.
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« Non seulement ça fait plaisir d’avoir un repas, mais en plus ça fait plaisir d’avoir le repas chez Nòu… c’est aussi un acte de soutien », souligne le président de la chambre d’agriculture de l’Ariège. Une belle invitation aux Ariégeois de passage à Toulouse, et aux Toulousains sensibles aux circuits courts, pour découvrir ou redécouvrir ce lieu authentique.