Theo et Ivy se sont rencontrés il y a dix ans. Coup de foudre instantané entre les deux Britanniques, lui architecte et elle cuistot, à tel point qu’il la suit alors qu’elle part s’installer en Californie. Une décennie plus tard, ils sont parents de deux enfants. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais les premières fêlures dans ce couple idéal apparaissent lorsqu’un bâtiment conçu par Theo connaît quelques soucis, tandis qu’au même moment, les talents culinaires d’Ivy la rendent célèbre…
« La Guerre des Rose » constitue bien entendu un remake du film du même nom (1989), signé Danny DeVito et dans lequel apparaissaient Michael Douglas et Kathleen Turner. Un trio magique, qui figurait déjà au casting de deux films ayant connu le succès quelques années auparavant, « À la poursuite du diamant vert » (1984) et « Le Diamant du Nil » (1985).
La version 2025 est pour sa part due à Jay Roach, l’auteur des trois « Austin Powers » entre 1997 et 2002, ainsi que de « Mon beau-père et moi » (2000) et sa suite, « Mon beau-père, mes parents et moi » (2004). Quant au couple des Rose, américain dans l’original, il est ici incarné par deux Britanniques, Benedict Cumberbatch et Olivia Colman, même si l’action se déroule aux États-Unis, essentiellement dans le nord de la Californie.
Un humour et un flegme on ne peut plus britanniques
Des changements qui ont leur importance, et le jeu des 7 différences entre les deux films ne tourne pas vraiment à l’avantage du dernier en date. Car, si l’intrigue reste grosso modo la même — un mariage vire au désastre et, lorsque le mot de divorce est prononcé, comment mari et femme vont littéralement s’affronter et ne reculer devant aucun coup bas pour garder la maison —, elle n’est pas traitée du tout de la même manière.
Dans la version moderne, l’histoire évolue à grands coups de dialogues, souvent brillants, les deux personnages principaux, dont les prénoms ont aussi été modifiés, étant généreusement dotés d’un humour et d’un flegme on ne peut plus britanniques. Leurs amis proches disposant également d’une langue bien pendue, on se régale lors des tirades, invectives ou commentaires désobligeants de Theo, Ivy et leurs proches.
Benedict Cumberbatch et Olivia Colman partagent l’écran avec Ncuti Gatwa, Kate McKinnon et Andy Samberg. Searchlight Pictures/Jaap Buitendijk
Mais cela ne va pas beaucoup plus loin. Là où le film originel rivalisait de méchanceté, de cruauté, de séquences de destruction massive, de vraies tentatives d’atteinte à l’intégrité physique de son conjoint, ce remake reste désespérément gentil. Il faut même attendre la toute fin pour voir enfin le côté sombre des personnages prendre le dessus, lors d’un affrontement jubilatoire qui cite même une séquence mythique du premier long-métrage, celle avec un lustre, mais sans la même signification.
Et la conclusion du film, même si elle comporte une ultime pirouette, montre que la volonté du réalisateur et de son scénariste n’était pas de laisser le spectateur avec des idées noires. Couples mariés, vous pouvez aller voir sans risques cette « Guerre des Rose » 2.0, ce n’est pas avec elle que vous vous disputerez à la sortie de la salle.
La note de la rédaction :« La Guerre des Rose »,
comédie américano-britannique de Jay Roach, avec Benedict Cumberbatch, Olivia Colman, Andy Samberg, Kate McKinnon… 1 h 45.