Ils sont partis de Carthagène hier à 15h, direction la baie des Anges. Encore deux jours, et la flotte de The Ocean Race Europe viendra amarrer dans le port de Nice. Pour la première fois, la capitale de la Riviera accueille cette grande course en équipages, qui a débuté le 10 août à Kiel.

1. Biotherm en tête avant Nice

Côté course, un équipage domine le débat: Biotherm, mené par Paul Meilhat. Après avoir déjà remporté les deux premières étapes, à Portsmouth et Carthagène, le navigateur français a pris une avance confortable au classement général, passant en tête encore hier en Espagne. Mais en Méditerranée, rien n’est jamais figé. « On peut arriver à sept bateaux groupés et finir dernier », rappelle-t-il, conscient que ses poursuivants – Paprec Arkéa de Yoann Richomme et Holcim-PRB avec Franck Cammas – guettent la moindre opportunité.

2. Une forte présence française

Jamais les marins tricolores n’avaient été aussi nombreux dans l’épreuve. Dix au total, répartis sur six des sept équipages. On y retrouve des figures incontournables du large: ‘‘le petit Mozart de la voile’’ Franck Cammas, élu marin de la décennie 2010-2020, Paul Meilhat, qui fait pour le moment course en tête, Yoann Richomme (originaire de Fréjus), Nicolas Lunven, mais aussi des visages plus jeunes comme Manon Peyre ou Loïs Berrehar. Une génération qui illustre la vitalité de l’école française de voile, aussi à l’aise en solitaire qu’en équipage.

3. Un laboratoire européen

The Ocean Race Europe n’est pas qu’une histoire de régates. Chaque équipage embarque des instruments scientifiques qui collectent en mer des données sur le climat et la pollution: salinité, taux d’oxygène, présence de microplastiques… Ces relevés complètent ceux des réseaux océanographiques mondiaux. C’est aussi ce qui donne à la course une dimension européenne, au croisement du sport, de la recherche et de la coopération. À l’image de l’Europe que défendait Jacques Delors, où l’action collective dépasse les frontières.

4. Nice, le rendez-vous du public

De vendredi à dimanche, l’escale niçoise proposera une immersion unique dans l’univers de la course au large. Les bateaux seront visibles au port Lympia, le public pourra rencontrer les équipages et participer aux animations du village de la course. L’Ocean Dome, espace immersif consacré à la préservation des océans, sera l’une des attractions phares. Le 30 août, un ‘’speed run’’ se disputera face à la Promenade des Anglais, avant le départ vers Gênes le lendemain.

5. La Méditerranée, arbitre imprévisible

Après Nice, il restera encore trois étapes jusqu’au Monténégro. Autant dire que tout peut basculer dans cette Méditerranée réputée pour ses caprices. Les marins eux-mêmes en sourient: « le ventilateur peut s’éteindre à tout moment », glissait récemment Yoann Richomme après une nuit sans vent au large d’Almeria. Pour Franck Cammas, c’est le jeu de la Méditerranée: « un jour on est attaquant, l’autre on est attaqué… C’est très ouvert et ça n’est jamais fini! » Une incertitude qui promet des arrivées serrées, et un spectacle garanti. Les Niçois auront, l’espace de quelques jours, l’Europe de la voile à portée de main.