GRAND REPORTAGE – Après l’invasion de l’Ukraine et sa rupture avec l’Occident, Moscou a renforcé ses liens économiques avec Pékin. Dans cette ville portuaire au bord de la mer du Japon où transitent une bonne partie des échanges commerciaux, on vit désormais à l’heure chinoise.

Il se fait appeler Tolya (Anatole), son surnom en russe, et elle, Sonya. Tous deux sont Chinois ; lui est originaire de la région de Shanghaï, elle est de Chengdu, dans le Sichuan. Deux étudiants attablés dans un restaurant chinois du quartier de Kitaï-gorod, à Vladivostok, dont le nom, Le Vieux Samovar, résume à lui seul l’alchimie unique de la capitale russe du Pacifique.

Une ville-monde bâtie aux confins du Vieux Continent, là où l’Occident rattrape l’Extrême-Orient. Une cité façonnée par les défis et les affrontements majeurs des deux siècles écoulés, la conquête du Far East russe, la lutte à mort entre les « Rouges » et les « Blancs ». Un creuset où est venue se déverser, au fil du temps, une humanité avide de conquête ou, au contraire, réduite à l’exil : pionniers, trappeurs, pêcheurs, chercheurs d’or, aventuriers, soldats de nations et de légions diverses, bâtisseurs de chemins de fer, bannis du pouvoir tsariste et soviétique, enchaînés du goulag… Et aussi tous les…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 94% à découvrir.

Le Figaro

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ?
Connectez-vous