Emmanuel Macron photographié lors de son déplacement en Egypte le 24 avril (illustration)

BENOIT TESSIER / AFP

Emmanuel Macron photographié lors de son déplacement en Egypte le 24 avril (illustration)

POLITIQUE – La question pourrait très vite revenir au cœur des débats. Alors que le sort de François Bayrou à Matignon paraît déjà bien compromis au lendemain de son annonce de solliciter un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 9 septembre prochain, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution refait surface dans l’opposition, mais aussi le camp présidentiel.

Officiellement, Emmanuel Macron peut redissoudre l’Assemblée depuis le 8 juillet dernier, un an après les élections législatives anticipées. De là à passer ce cap, lui qui avait reconnu lors de ses vœux pour le Nouvel An que « la dissolution a apporté, pour le moment, davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français », on en est encore très loin.

Son entourage a ainsi indiqué à RMC qu’Emmanuel Macron reste « toujours sur la même position ». À savoir, que ce n’est « pas son souhait » d’y recourir… mais qu’il « ne se privera pas a priori d’un pouvoir constitutionnel ». Ces propos ambigus qui vont le sens des propos tenus par François Bayrou ce mercredi matin devant les responsables du socle commun. « Le Président ne la souhaite pas mais on ne peut jamais l’exclure, tout est possible », a-t-il déclaré, selon les informations de TF1-LCI.

Auprès du HuffPost, l’Élysée relativise une quelconque évolution dans la pensée du chef de l’État, malgré le contexte et l’annonce de François Bayrou, en affirmant que « c’est juste ce que le président de la République a toujours dit, et tout le temps ».

Dans un entretien dans Paris Match publié il y a une semaine à peine, Emmanuel Macron répétait d’ailleurs clairement être opposé à l’idée de redissoudre l’Assemblée. « La dissolution, je l’ai faite, je m’en suis expliqué. […] Maintenant, en 2025, après la dissolution, on a un Parlement qui reflète les fractures du pays. C’est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble ». Mais quelques lignes plus tard, le Président estimait que François Bayrou avait « les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel »… Ce qui semble aujourd’hui bien compromis.

« Personne n’en veut mais elle est inexorable »

Avant même le vote de confiance sollicité par le Premier ministre, l’opposition commence de toute façon déjà à préparer la suite, avec l’hypothèse d’une nouvelle dissolution plus ou moins clairement abordée. C’est le cas du côté du Rassemblement national. « Il n’y a qu’une seule possibilité pour sortir de cette impasse politique dans laquelle nous sommes, c’est d’en revenir aux urnes », a déclaré Jordan Bardella ce mercredi 26 août sur TF1, appelant à ce qu’Emmanuel Macron prononce « la dissolution de l’Assemblée nationale » ou qu’« il remette sa démission ».

À gauche, le PS et les Écologistes se disent « prêts » à prendre la suite du gouvernement Bayrou. Jean-Luc Mélenchon va même plus loin, en affirmant qu’Emmanuel Macron « doit partir » afin de « [l’]empêcher de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique ». Signe que l’hypothèse d’une dissolution est prise au sérieux, Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, a appelé sur X à aller s’inscrire sur les listes électorales.

Même au sein du socle commun, certains commencent à s’interroger sur l’hypothèse de renvoyer de nouveau les Français au vote à moins de deux ans de l’élection présidentielle. « Il vaut mieux pouvoir trouver un compromis avec les groupes politiques à l’Assemblée. La dissolution coûte cher à la France bien sûr, mais il ne faut pas écarter cette hypothèse », a déclaré Gérald Darmanin ce mercredi matin sur France 2. « Personne n’en veut mais elle est inexorable », prédit auprès de l’AFP un cadre du camp présidentiel. La rentrée politique s’annonce des plus mouvementées.