L’année prochaine, Patrick Delmotte soufflera ses dix bougies en tant que correspondant de presse au Dauphiné Libéré. C’est en 2016, en ouvrant le journal, qu’il découvre une annonce pour recruter un correspondant au service sports. « On m’a envoyé sur un match de handball à Voiron, et apparemment, je m’en suis bien sorti ! », raconte-t-il.
« Après, on m’a proposé un match de roller hockey, je ne savais même pas que ça existait. C’était donc l’équipe des Yeti’s. Depuis, je suis devenu le correspondant attitré de l’équipe. Maintenant, je connais tout le monde, et c’est du très haut niveau ! »
Par la suite, il est aussi devenu correspondant pour la commune de Saint-Égrève. « C’était en 2019, pareil, j’ai vu l’annonce dans le journal. Je me suis dit, ça marche bien avec les sports, je vais étendre mon activité de correspondant ! »
Saint-Égrève, il y a posé ses valises en 2000, « et je n’ai plus bougé ! Je me suis toujours senti bien ici ». La ville, avec ses habitants, son évolution… il la connaît donc très bien, et encore plus depuis qu’il écrit des articles. Mais il garde dans le cœur son pays, la Belgique, où il est né (à Charleroi) et a vécu une grande partie de sa vie. Il ne manque pas d’y retourner régulièrement. « Je reste assez Belge en fait ! »
Sa carrière professionnelle, il l’a commencée en enseignant l’histoire. « En Belgique, j’ai travaillé dans des organisations de jeunesse, dans des syndicats… Et en France, j’étais dans un centre d’information pour personnes handicapées, qui était à Eybens et dépendait de l’Office départemental des personnes handicapées de l’Isère (ODPHI). Jusqu’à la loi de 2005, on était rattaché au conseil général. J’ai aussi travaillé à la MDPH [aujourd’hui la Maison départementale de l’autonomie]. »
« J’ai toujours été attiré par l’associatif »
Patrick a pris sa retraite en janvier 2023, mais est resté bien actif depuis. Non seulement en étant administrateur à Saint-Égrève Accueil, une association qui organise des activités pour les habitants de la commune.
Mais surtout en faisant partie, depuis l’année dernière, de l’association Mriya Ukraine (mriya signifiant “amitié” en ukrainien). Lui qui a « toujours été attiré par l’associatif ». « C’est grâce au Dauphiné : un film était projeté à la Vence Scène, j’ai couvert l’événement. J’ai fait l’interview de la présidente de l’association, qui organise deux fois par an un voyage à Lviv en Ukraine. Et on s’est dit, avec mon épouse, comme on est retraités, qu’on pourrait aller voir. C’était en avril 2024, on a fait le périple en car et on y est restés une dizaine de jours. On a visité et on a fait aussi de l’humanitaire : on a travaillé en cuisine pour faire des rations pour les soldats, on a fait des filets de camouflage, on a visité un hôpital… »
Patrick est actuellement de nouveau en Ukraine, avec son épouse, « seulement tous les deux, comme on a nos contacts maintenant. L’idée, c’est de refaire de l’humanitaire… et ramener des articles ! Notamment, je vais aller dans un centre de réadaptation pour voir ce qu’il se passe ».
« Ce que j’aime bien, c’est l’immédiateté, voir le résultat dans le journal »
Sur ce qui l’a motivé à devenir correspondant, Patrick confie : « J’ai enseigné l’histoire mais… j’aurais bien aimé être journaliste. Mais en Belgique, ce n’était pas évident. J’ai même suivi des cours du soir de l’Association des journalistes belges, c’était des cours donnés par des professionnels, c’était très intéressant. Et après, dans l’associatif, j’ai toujours écrit un peu et participé à la communication. Même quand je travaillais dans le handicap, j’étais responsable du site web. »
Ce qui lui plaît dans l’activité de correspondant ? « L’immédiateté : tu vas quelque part, tu écris, et le lendemain ou deux, trois jours après, tu vois le résultat, et tu es content de retrouver ton papier dans le journal. Dans mon école de journalisme à Bruxelles, on me disait “le bon journaliste, c’est celui qui a un bon carnet d’adresses, et qui rend ses papiers à temps” ! [rires] Et bien sûr, j’aime la rencontre : on se rend compte qu’il y a une mine de gens qui ont des passions, des projets… Et à Saint-Égrève et au Fontanil, on a deux belles salles de spectacles, la Vence Scène et l’Atrium. J’ai rencontré des artistes. Il y a vraiment un beau dynamisme, l’USSE, les unions de quartier… Ce qui me marque, peut-être parce que je ne suis pas Français, ce sont les commémorations, ça a un côté émouvant, ils sont de moins en moins nombreux, mais ils s’accrochent pour célébrer les anciens, et je trouve ça touchant. »
Bref, ce sont toutes ces choses qui font l’attachement de Patrick à son territoire et au journal local.