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Plus de quatre décennies après la séparation de The Police, les rancunes ne semblent pas apaisées. Le 24 août dernier, Andy Summers et Stewart Copeland, respectivement guitariste et batteur du mythique trio britannique, ont assigné en justice leur ancien chanteur, Sting, ainsi que sa société Magnetic Publishing Limited. En cause : des royalties qui, selon eux, ne leur auraient jamais été versées.
Les deux musiciens reprochent à Gordon Matthew Sumner, dit Sting, d’avoir perçu seul une partie des revenus générés par les chansons du groupe. Le litige viserait notamment Every Breath You Take, tube planétaire de 1983, qui rapporterait encore aujourd’hui plus d’un demi-million de livres par an à son interprète. Summers et Copeland, qui ne sont pas crédités comme coauteurs, affirment n’avoir jamais touché un centime de ces droits, alors même que le titre est devenu l’un des plus lucratifs de l’histoire du rock. Le porte-parole de celui qui s’était confié sur sa consommation de drogue a répliqué que la plainte ne concernait pas directement ce morceau, sans plus de détails.
Cette bataille judiciaire est l’aboutissement de longues années de tensions financières. D’après une source citée par le tabloïd The Sun, plusieurs tentatives de règlement à l’amiable ont échoué, laissant place à un contentieux désormais porté devant la Haute Cour de Londres. Les sommes réclamées couvriraient plusieurs décennies, ce qui pourrait coûter cher à l’artiste de 73 ans.
Quand les tubes deviennent sources de discorde
Fondé en 1977, The Police s’était imposé comme l’un des plus grands groupes de la scène new wave, enchaînant les succès mondiaux avec Roxanne, Message in a Bottle ou encore Walking on the Moon. Mais derrière le triomphe commercial – plus de 75 millions de disques vendus – les tensions internes ont rapidement miné la cohésion du trio. En 1984, après la tournée de l’album Synchronicity, le groupe se sépare, chacun poursuivant sa carrière de son côté.
Si une reformation éclair en 2007 avait laissé espérer une réconciliation, la mésentente reste manifeste. Sting, qui est père de six enfants à qui il ne laissera rien, lui-même avait reconnu que les ego avaient eu raison de l’aventure collective : « C’était une démocratie au début, puis une dictature bienveillante », confiait-il en 2021. Copeland, plus direct, résumait : « Nous étions trois fortes têtes, incapables de cohabiter. »
Aujourd’hui, c’est devant les tribunaux que se rejoue ce conflit vieux de quarante ans. Une querelle qui illustre combien les succès du passé peuvent encore peser lourd dans le présent.