Société

La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a indiqué qu’aucun représentant de l’État ne se rendrait mardi 26 août à l’inauguration d’un nouvel équipement polyvalent à Vénissieux. La décision de la municipalité de donner à ce lieu le nom d’Annie Steiner, ancienne militante du FLN, est jugée « contestable » et « de nature à diviser ».

Publié le 26 août 2025 à 16h44

Un nouvel équipement inauguré à Vénissieux porte le nom d’Annie Steiner, figure controversée du FLN, un choix qui a suscité la désapprobation de la préfecture du Rhône. Romain Doucelin/SIPA

Un nouvel équipement inauguré à Vénissieux porte le nom d’Annie Steiner, figure controversée du FLN, un choix qui a suscité la désapprobation de la préfecture du Rhône. Romain Doucelin/SIPA

L’inauguration d’un nouvel équipement polyvalent à Vénissieux, mardi 26 août, s’est tenue sans la présence d’aucun représentant de l’État. La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a choisi de boycotter l’événement pour protester contre la décision de baptiser le lieu du nom d’Annie Steiner, une ancienne militante du Front de libération nationale (FLN). Dans un communiqué, la préfecture explique vouloir « signifier la désapprobation pleine et entière » de la préfète. « Ce choix extrêmement contestable de valoriser le nom d’une Française militante du Front de Libération Nationale, complice, à l’époque, de la lutte armée, est de nature à diviser nos concitoyens », relaie Le Progrès. L’État rappelle par ailleurs avoir financé ce projet à hauteur de 1,7 million d’euros, un bâtiment qui comprend une médiathèque, un espace collaboratif et un lieu destiné aux jeunes de 11 à 17 ans.

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Annie Steiner, une figure de la guerre d’Algérie

Née en 1928 à Oran dans une famille de pieds-noirs, Annie Steiner s’est engagée très tôt dans le FLN où elle était agente de liaison. Elle a été arrêtée en 1956 et condamnée l’année suivante à cinq ans de prison pour sa participation à la lutte indépendantiste. Après l’indépendance, elle a choisi de rester en Algérie, devenant en 1963 l’une des premières Européennes à obtenir la nationalité algérienne. Décédée en 2021 à Alger, elle repose au cimetière chrétien d’El-Alia. C’est l’adjointe au maire de Vénissieux, Sophia Brikh, qui a proposé de donner son nom à l’équipement. « Annie Steiner est le symbole d’une passerelle entre l’Algérie et la France », a-t-elle affirmé dans les colonnes du Progrès, ajoutant qu’il est important de transmettre cette histoire à la jeunesse de la ville.