Par
Alban Lannoy
Publié le
26 août 2025 à 16h30
Le matériel photo flambant neuf envahit peu à peu la pièce sous les combles. Réflecteurs, flashs, boîtiers dernier cri… Serge Mannone peaufine les derniers détails de son nouveau studio à domicile basé à Saint-Pierre-de-Cormeilles (Eure). À 60 ans, ce soignant hospitalier a décidé de transformer sa passion pour la photo en activité parallèle.
La naissance du studio
Il n’a pas abandonné son métier pour autant. « J’ai dû demander une autorisation officielle pour avoir cette activité à côté. Dans la fonction publique, on appelle ça une activité accessoire », explique-t-il. Ses horaires – un week-end libre sur trois et plusieurs jours de repos en semaine – lui permettent de concilier ses gardes à l’hôpital et ses séances photos.
La photographie, Serge l’a toujours pratiquée. « Longtemps en argentique, puis je me suis adapté au numérique. Mais l’aspect technique reste le même : ouverture, vitesse, ISO. » Pendant des années, il s’est entraîné sur la plage ou lors de sorties, sans jamais penser à en faire un jour plus qu’un loisir.
Le déclic est venu de sa fille, qui pratique aussi la photo en parallèle de son emploi. Un jour, elle n’a pas pu couvrir un mariage et lui a demandé de la remplacer. « J’ai fait quelques erreurs, mais ça m’a plu », raconte-t-il. Ce jour-là, Serge découvre ce qui l’attire le plus : « Photographier des gens heureux, saisir les instants, le contact. »
Quelque temps plus tard, lors d’une séance photos chez des amis passionnés d’image, Serge prend goût aux shootings plus posés. L’expérience le pousse à franchir un nouveau cap : « Je me suis dit, pourquoi ne pas recréer ça chez moi, avec un peu plus de matériel ? » C’est ainsi que son studio a vu le jour. Depuis, Serge a pu accueillir quelques modèles, comme le boxeur beuzevillais Lancelot de la Chapelle.
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Serge a eu l’occasion de photographier quelques modèles, notamment le boxeur beuzevillais, Lancelot Proton de la Chapelle ©Serge ManonneUne passion de toujours
Pour Serge, l’essentiel d’une séance photo, c’est le lien qui se crée avec la personne photographiée. « Quand on voit les mannequins poser, les gens se comparent et pensent qu’ils ne seront jamais comme ça, explique Serge. Mais ça ne doit pas être une barrière. Tout le monde peut être mis en valeur. Quand il y a une confiance entre le photographe et la personne, que la personne se libère, ça marche très bien. »
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En dehors du studio, il avoue pourtant avoir une préférence pour les clichés pris sur le vif. « Les plus belles photos sont celles où les gens ne s’y attendent pas », confie-t-il.
L’attachement de Serge à l’image s’enracine dans son histoire familiale. Ses parents prenaient déjà beaucoup de photos et de vidéos : son père filmait en 8 mm, sa mère montait les bobines. Récemment, il a retrouvé une trentaine de films anciens qu’il a envoyés à une société allemande pour être restaurés et numérisés. Il regrette d’ailleurs la tendance actuelle à ne plus développer ses images.
« Aujourd’hui, tout est dématérialisé. Mais feuilleter un album photo, ça reste unique. J’aimerais que les gens reprennent goût à développer leurs photos »
Serge Mannone
Avant de se lancer officiellement, Serge a suivi une formation en ligne auprès d’un photographe spécialisé dans le mariage, afin de revoir les codes et les techniques du métier. Aujourd’hui, il propose des portraits en studio, des séances à domicile et des reportages de mariage. Le tarif de lancement est fixé à 75 euros pour une séance d’une heure, avec un léger supplément si le déplacement dépasse 30 kilomètres. Pour se faire connaître, il compte sur le bouche-à-oreille, quelques flyers distribués localement et les réseaux sociaux, où il publie sous le nom Sergio Shooting Mariage Studio.
Tél. 06 51 25 58 12
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