Elle avait grandi à Lyon et lui à Belfort, ville où ils s’étaient marié en 2009. Elvira Malkic et son époux Abdelhakim Boubazine sont les deux Français à avoir perdu la vie à Saint-Domingue lors du terrible effondrement du toit d’une discothèque pendant un concert, dans la nuit du 8 avril. Au moins 500 personnes étaient présentes sur les lieux, et le bilan provisoire fait état de 231 morts.

Cérémonie religieuse et inhumation à Belfort

Elvira et Abdelhakim étaient tous les deux issus d’un milieu modeste, ce qui ne les avait pas empêchés de suivre de prestigieuses études  : elle, diplômée de l’école de commerce EM Lyon, et lui, de l’école d’ingénieurs Centrale Lyon, basée à Écully. C’est cependant à Londres qu’ils s’étaient connus, alors qu’Elvira donnait une dimension internationale à sa carrière de directrice marketing chez Sephora, tandis qu’Abdelhakim poursuivait ses études à l’Imperial College.

Retrouvés sans vie dans les décombres, leurs corps ont été rapatriés en France cette semaine. Les obsèques auront lieu à Belfort. La prière mortuaire (Salat Janaza) aura lieu ce vendredi 18 avril à 13 h 25 à la mosquée Lunette 18, située Allée Garibaldi, 90 000 Belfort. L’inhumation se déroulera ensuite au cimetière de Belfort, 38 boulevard Renaud de Bourgogne, à 14 h 30.

Un couple d’une rare élégance intellectuelle et morale

Leur famille leur a rendu un vibrant homme à travers un message envoyé à notre journal : « Abdelhakim Boubazine, né le 9 juin 1975 à Belfort, était l’incarnation même du self-made-man. Élève du service public, il intègre l’École Centrale de Lyon, puis complète sa formation à l’Université de Strasbourg et à l’Imperial College de Londres. Issu d’un quartier populaire, il a construit sa vie à la force du mérite, du travail et d’un esprit brillant. Il était un bâtisseur, un stratège, un visionnaire.

Après plus de dix ans dans l’industrie pétrolière, il rejoint le secteur des télécoms où il marque durablement son époque. PDG d’Altice Dominicana, il modernise les infrastructures du pays. Il parlait sept langues, dirigeait avec calme et excellence, et incarnait l’excellence française, discrète, mais puissante.

Elvira Malkic, née en 1973, était originaire de Lyon et d’origine bosniaque. Elle était une figure lumineuse du monde artistique. Co-fondatrice de la galerie Elity Art à New York, elle soutenait les créateurs venus de tous horizons et croyait que l’art pouvait guérir, éduquer et unir. Ensemble, ils formaient un couple d’une rare élégance intellectuelle et morale. 

Leur foyer, entre New York et l’international, vibrait de lectures, de musiques, d’engagements et de rêves. Leurs trois enfants grandissaient dans un univers où la curiosité, la culture, l’amour et la rigueur étaient les piliers du quotidien. Leur disparition laisse un vide immense. Mais leur lumière demeure, dans le cœur de leurs enfants, dans les œuvres soutenues par Elvira, dans les équipes inspirées par Hakim, et dans tous ceux qu’ils ont touchés.

Ils resteront à jamais un modèle de grandeur tranquille, de réussite intègre, d’amour fécond. Leur histoire nous inspire, leur mémoire nous élève. »