“La jeunesse a raison de soutenir le peuple palestinien !” c’est avec ce communiqué la député insoumise de Grenoble, Élisa Martin, a pris la parole après les remous et le blocage pendant deux heures de l’Institut de Sciences politiques du campus de Grenoble.

Certains étudiants ont manifesté contre le fait que l’équipe de foot de Sciences-Po soit « privée » d’une compétition ce week-end à Istres, après le déploiement d’une banderole sur Gaza lors d’un derby entre Lyon et Grenoble, le 22 mars dernier. La banderole détournait le slogan de l’IEP, sur l’école ouverte au monde, en déplorant qu’elle ne le soit pas pour Gaza. Et elle était assortie de pochoirs de « mains rouges », symbole plurivoque mais qui a été utilisé par le passé lors de profanations antisémites.

« Je condamne fermement ces actes portant atteinte aux libertés d’expression, d’opinion et de manifestation »

La parlementaire Elisa Martin a déclaré dans un communiqué : « Après Sciences Po Paris où trois étudiants se sont vus écoper d’une exclusion de trente jours de l’établissement pour s’être mobilisés contre le génocide en Palestine et l’ IEP de Strasbourg où les manifestations ont été réprimées par l’envoi de CRS, c’est au tour de l’IEP de Grenoble de prendre des sanctions pour faire taire les voix qui questionnent le silence complice des institutions face à l’horreur qui se déroule en ce moment à Gaza.

L’équipe masculine de football a été interdite de participer aux jeux inter-sciences po et un membre de celle-ci a été exclu de l’Association Sportive jusqu’au 9 mai pour avoir posté sur son compte Instagram personnel une photo prise après un match sur laquelle apparaissaient des drapeaux palestiniens et une banderole. Cette sanction s’inscrit dans un contexte préoccupant de remise en cause totale de la liberté d’expression dans l’Enseignement Supérieur, particulièrement au sujet de la situation palestinienne.

En octobre dernier, Patrick Hetzel, alors Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, avait adressé une lettre à tous les présidents d’université dans laquelle il les invitait à faire en sorte d’éviter toute mobilisation étudiante autour de ce sujet, prétextant le devoir de neutralité et de laïcité. Plus récemment, le président de l’Université Grenoble Alpes a décidé de retirer l’agrément de l’Union Étudiante pendant deux mois. Il justifie cette sanction en s’appuyant sur un communiqué du syndicat datant du 17 décembre 2024 dans lequel sont rendus publics les votes au Conseil d’Administration à l’encontre d’une motion en soutien au peuple palestinien et où sont dénoncés les obstacles mis en place par l’université contre la mobilisation étudiante.

De plus, aucun cadre permettant le contradictoire et la défense n’a précédé cette décision. Je condamne fermement ces actes portant atteinte aux libertés d’expression, d’opinion et de manifestation. Je reste vigilante à l’évolution de la situation et aux suites données. »