C’est une rentrée particulièrement compliquée pour l’exécutif. De retour du fort de Brégançon où il a passé son été, Emmanuel Macron va avoir ce mercredi l’occasion de tâter le pouls du gouvernement, plus que jamais en sursis.
Le locataire de l’Élysée va en effet présidé ce mercredi un Conseil des ministres, à moins de deux semaines d’un vote de confiance aux accents de moment de vérité. Les membres de l’exécutif vont se retrouver au palais présidentiel à 10 heures deux jours après l’annonce par le Premier ministre François Bayrou qu’il engagera le 8 septembre devant l’Assemblée nationale la responsabilité de son gouvernement sur l’endettement de la France et le cap budgétaire à fixer pour 2026.
Le RN veut une dissolution
Pour que François Bayrou puisse demander la confiance de l’Assemblée, une délibération du Conseil des ministres est nécessaire. Le chef de l’Etat doit par ailleurs convoquer une session extraordinaire du Parlement.
La décision de l’exécutif ouvre une nouvelle période d’instabilité et d’incertitudes qui place de nouveau Emmanuel Macron en première ligne. Les oppositions de gauche et d’extrême droite ont en effet fait savoir qu’elles ne voteraient pas la confiance, et le gouvernement a toutes les chances de tomber au début du mois prochain. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est d’ailleurs directement adressé au chef de l’Etat mardi sur TF1 pour lui demander soit une « dissolution » soit « sa démission » afin de « sortir de cette impasse politique ».
Vers une fronde des LR ?
La partie est d’autant plus compliquée pour le chef du gouvernement qu’il n’a pas l’opinion publique de son côté : seules 27 % des personnes interrogées disent espérer que François Bayrou soit maintenu en fonctions par les députés, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
Et même au sein du socle gouvernemental, la confiance n’est pas complètement garantie, notamment au sein de la cinquantaine de députés Les Républicains où « il n’y a pas à ce stade d’unanimité sur le vote de confiance », a indiqué une source parlementaire. Les députés de droite doivent encore se prononcer lors d’une délibération en interne, même si le président du parti de droite Bruno Retailleau, également ministre de l’Intérieur, a mis en garde contre un vote négatif le 8 septembre qui irait « contre les intérêts de la France ». Mais cela est pour le moment encore très loin de convaincre du côté du Palais Bourbon, la balance des députés penchant nettement pour l’instant pour un nouveau nom à Matignon.