Et ce à la veille du début de la campagne officielle pour les élections législatives de fin septembre, élections que la Moldavie et ses alliés européens estiment troublées par des ingérences de Moscou visant à faire basculer dans son camp cet État candidat à l’entrée dans l’Union européenne, frontalier et solidaire de l’Ukraine en guerre. « C’est une démonstration de soutien à la Moldavie de la part des dirigeants européens au moment où la Russie accroît ses ingérences avant des élections cruciales », a déclaré la présidence moldave.

« Intimidation » et « entraves à la souveraineté »

Attendu dans l’après-midi, le trio s’adressera à la presse en compagnie de la cheffe de l’État moldave Maia Sandu, avant un dîner puis des discours pendant les célébrations officielles sur la place de l’Indépendance, ponctuées d’un concert. Macron, Merz et Tusk entendent réaffirmer leur « soutien à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité territoriale de la Moldavie », a expliqué à des journalistes un conseiller du président français. Soutien aussi à sa « trajectoire européenne » dans le cadre des négociations d’adhésion à l’UE ouvertes en juin 2024.

« On ne peut pas faire abstraction » des « conséquences de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui touche au premier chef la Moldavie », a-t-il ajouté. « La Moldavie, elle, est menacée par la Russie », a encore affirmé l’Élysée, évoquant les « ingérences » et les « interférences » de Moscou, dont le « logiciel » à l’égard des ex-républiques soviétiques comme la Moldavie est, selon Paris, « celui de l’intimidation et aussi des entraves à la souveraineté, de l’exploitation des séparatismes ». Une allusion notamment à la Transnistrie, un territoire séparatiste russophone situé dans l’est de ce pays, où sont basées des forces russes.

« Cette visite est vraiment un signal fort du soutien à la Moldavie et elle adresse un message symbolique à la Russie selon lequel les principaux pays européens se préoccupent de ce qui se passe ici », estime l’analyste politique Valeriu Pasha, du cercle de réflexion Watchdog, à Chisinau. Pour lui, le parti Action et solidarité (PAS) de la présidente Maia Sandu devrait arriver en tête des législatives mais le résultat est difficile à prédire en raison de « l’énorme ingérence russe », alimentée par « des sommes folles d’argent », sur fond de crise économique et d’inflation élevée.

Ingérences « sans précédent »

La cheffe de l’État pro-européenne, réélue en novembre 2024, a accusé fin juillet la Russie de mener une opération complexe et coordonnée d’ingérence « sans précédent » pour « contrôler » son pays, frontalier de l’UE, « dès l’automne ». Tout cela en recourant à des mécanismes d’achat de votes et de financements avec des « cryptomonnaies », « 100 millions d’euros » étant prévus à cet effet, a-t-elle alors dénoncé, pointant également du doigt la responsabilité de la plateforme Telegram.