La DGCCRF dénonce les pratiques du site de paris sportifs, qui promet aux parieurs, grâce à ses conseils, «d’augmenter les chances et les espérances de gains». Elle a adressé une amende de 80.000 euros à la société Black Mandrill, qui exploite France Pronos.

Les affaires liées aux sites de paris sportifs continuent. La Répression des fraudes épingle ce mercredi 27 août le site France Pronos pour des «pratiques commerciales trompeuses sur les chances de gains». En d’autres termes, les «informations publiées sur le site internet et les réseaux sociaux de France Pronos laissaient penser aux utilisateurs que le service de conseils en paris sportifs proposé par la société permettrait d’augmenter leurs chances et leurs espérances de gains», souligne la DGCCRF dans un communiqué. Or, il n’en est rien.

La Répression des fraudes a ainsi adressé une amende de 80.000 euros à la société Black Mandrill, qui exploite le site de France Pronos, autrefois nommé Combimultisport. Cette décision intervient après un signalement de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) et des investigations du service national des enquêtes de la DGCCRF entre avril et septembre 2022. Pour l’administration, il ne fait nul doute que France Pronos «trompait les consommateurs». Face à cette accusation, la maison mère Black Mandrill a accepté de payer l’amende mais soulève plusieurs points qui l’interrogent.


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«Le postulat de la DGCCRF interroge fortement car il repose sur l’idée que, par définition, il est impossible de gagner sur le long terme à un jeu de hasard. Or, ce raisonnement est erroné lorsqu’on considère certains jeux comme le poker, le backgammon ou encore les paris sportifs, où l’analyse, l’expertise et la discipline peuvent bel et bien permettre d’obtenir des résultats durables. Si l’on applique cette logique de façon stricte, il faudrait alors interdire toute formation ou tout ouvrage expliquant comment progresser au poker ou au backgammon, ce qui paraît absurde», relève Xavier Mattern, directeur de Black Mandrill. Il regrette par ailleurs «une méconnaissance profonde des paris sportifs» et qu’«aucun dialogue n’ait pu être instauré, malgré nos tentatives, avec l’ANJ pour expliquer notre métier et mettre en place de vraies mesures de protection des consommateurs».

«Ce sont des tricheurs»

Ces derniers mois, les accusations envers les sites de paris sportifs se multiplient, notamment concernant des versements annulés par les plateformes. Dans une vidéo publiée sur TikTok en juillet dernier, le vidéaste «noakurzawa_life» évoque le «fléau de ces sites qui annulent les tickets dès qu’ils sont gagnants». «Ce sont des tricheurs», lance l’influenceur dans sa vidéo, visionnée par plus de 97.000 personnes.

Il y a quelques semaines, la plateforme de paris sportifs en ligne Winamax a elle été condamnée par le tribunal judiciaire de Paris à verser plus de 400.000 euros à un joueur, qu’elle accusait d’avoir triché. Le parieur avait poursuivi la plateforme après qu’elle avait refusé en 2021 de lui verser ses gains, qui s’élevaient à environ 392.000 euros. Winamax a annoncé faire appel. Pour éviter ces déboires, la Répression des fraudes «invite les consommateurs à se méfier des offres de pronostiqueurs leur promettant des gains aux jeux, qui sont trompeuses».