Les faits s’étaient produits dans une résidence de Montpellier, les 7 et 11 août, alors que l’individu était sous bracelet électronique. Il a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis.
Ses dix-sept condamnations ne semblent avoir aucune prise sur Fouad. Le Montpelliérain âgé de 30 ans purgeait même une peine sous bracelet électronique lorsqu’il a pété les plombs à deux reprises en quelques jours, dans sa résidence de l’avenue des Moulins, à proximité du Petit-Bard. Il occupait depuis deux ans l’appartement qui est au nom de sa sœur.
Alors que tout se passait bien avec elle, comme l’a souligné le président Maschio, les signalements auprès du syndic de la résidence se sont multipliés après son arrivée.
Dans la nuit du 6 au 7 août, Fouad est arrivé en conduisant à vive allure sur le parking. « Il a manqué de m’écraser », a témoigné un homme à la barre du tribunal. Le chauffard n’a pas apprécié le mauvais regard qu’il lui a lancé. Coups de tête, coups de coude, gifles… C’est un déluge de violences qui s’est abattu sur la victime.
« Je ne l’ai pas tapé », a pourtant affirmé Fouad devant le tribunal. « Comment expliquez-vous les traces de coups sur les avant-bras et la nuque, ainsi que ses douleurs aux cervicales et aux oreilles ? », lui a demandé le président. « J’ai dû m’embrouiller avec lui, on s’est tapés, je suis désolé ». « Pourquoi ça se reproduit sans cesse ? » « Ma tête elle a bugué », a répondu Fouad, des sanglots dans la voix.
« Il ne contrôle pas ses émotions, il fait peur à l’ensemble de la résidence, au point que les gens n’osent plus sortir de chez eux », a constaté l’avocate de la victime.
« Sale handicapée, je vais te violer salope »
Père de trois enfants dont il n’a pas la charge, le prévenu comparaissait aussi pour des faits commis le 11 août, sur un résident du rez-de-chaussée. Suite à une embrouille, il aurait brisé la baie vitrée avant de pénétrer chez le locataire. Celui-ci s’est défendu avec une barre de fer. Fouad s’est vengé en dégradant la porte avec un couteau.
« Est-ce que c’était proportionné de donner un coup de barre de fer à mon client alors que celui-ci n’avait pas porté de coups ? », questionne l’avocat du prévenu. « Il s’est défendu parce que le prévenu était entré chez lui », a précisé l’avocate de la victime. Le prévenu a porté au moins un coup, sa victime présentant une blessure à l’œil.
Ce jour-là, Fouad avait aussi enchaîné les menaces, enregistrées par un témoin. Y compris à l’encontre de la compagne du résident, souffrant d’un handicap. « Sale handicapée, je vais te violer salope ». Ce qui lui valait aussi d’être jugé pour « injure publique en raison du handicap ».
« Il a ignoré tous les avertissements de la justice »
« Il lui reste sept mois de détention à faire sous bracelet électronique, a souligné le procureur Tixier. Il a ignoré tous les avertissements de la justice et se comporte comme le caïd de la résidence. Je requiers quinze mois de prison dont douze avec sursis. »
C’est une peine plus sévère qui a été prononcée : 18 mois de prison dont 6 avec sursis, avec maintien en détention. Fouad devra verser une somme totale de 5 600 € (préjudices moral et matériel, frais d’avocat) aux trois parties civiles.
Il devra aussi soigner son addiction à l’alcool et travailler ou se former. Il lui est interdit de paraître sur les lieux de la résidence et d’entrer en contact avec les victimes.