La Bourse de Paris ne ferme que huit jours de manière complète ou partielle tout au long de l’année.
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Le Vendredi Saint est historiquement un jour de fermeture pour la plupart des Bourses mondiales, mais ce jour particulier dans la religion chrétienne n’est pourtant pas un jour férié en France.
Ce vendredi, ceux qui scrutent le monde boursier pour piloter leur portefeuille n’auront pas besoin de surveiller frénétiquement les variations de cours de leur action préférée. Comme une grande partie des places boursières du globe, à l’exception de l’Asie, la Bourse de Paris n’ouvrira pas ses portes à l’occasion du Vendredi Saint.
Cette journée est une commémoration religieuse célébrée par les Chrétiens. Elle fait partie des célébrations du triduum pascal. Elle marque le jour de la crucifixion et la mort de Jésus-Christ. Si ce vendredi est bien férié dans de nombreux pays comme le Canada, une partie des États-Unis (12 États sur 50), l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal ou encore la Suisse, ce n’est pas le cas en France. Seuls les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle profitent de ce jour férié dans l’Hexagone.
Habituellement, la Bourse de Paris a tendance à nous surprendre en continuant ses transactions quotidiennes lors de nombreux jours fériés comme le 8 mai (armistice de la Seconde Guerre mondiale), le jeudi de l’Ascension (29 mai 2025), le lundi de Pentecôte (9 juin 2025), le 15 août (Assomption) et le 11 novembre (armistice de la Première Guerre mondiale).
Pourtant, cette fois-ci, les marchés financiers s’arrêtent lors d’un jour qui n’est pas férié. Une rareté dans le calendrier puisque cela n’arrive que le jour du Vendredi Saint et le 26 décembre. Si la Bourse de Paris poursuit les festivités de Noël pour se caler sur les pays anglophones qui profitent du Boxing Day, une autre raison explique la fermeture le jour du Vendredi Saint.
Une tradition religieuse à l’origine de cette fermeture
Pendant des décennies, les boursicoteurs ont usé d’imagination pour tenter d’expliquer cette pause à la veille du week-end pascal. Certains ont supposé un potentiel krach pendant cette journée, pendant que d’autres évoquaient un contrat de location de la Bourse de New York qui l’obligeait à fermer lors des principales fêtes religieuses. Pourtant, l’explication est bien plus simple.
Pour les Chrétiens, il est considéré comme amoral d’effectuer des transactions financières lors du jour qui commémore la mort du Christ, c’est-à-dire le Vendredi Saint. Une version confirmée par Euronext, le gestionnaire de plusieurs marchés européens dont la Bourse de Paris : «Historiquement, si l’on remonte au Moyen-Âge, cette coutume concernait l’ensemble des activités marchandes, souvent regroupées proches des lieux de culte. Le clergé interdisait alors ces activités pour permettre aux fidèles de se rassembler et de célébrer l’événement liturgique. A l’aspect « pratique » de cette coutume se couplent des considérations morales, le Vendredi Saint étant bien entendu, dans la liturgie, le jour de la mort du Christ.»
Au 19e siècle, les Bourses ont commencé à s’installer dans des bâtiments dédiés, mais le Vendredi Saint est tout de même resté chômé : «La tradition a donc perduré, plus sur la base de ces considérations morales que sur l’aspect pratique», rappelle Euronext. Les boursicoteurs et les traders pourront donc profiter d’un grand week-end puisque la Bourse de Paris sera également fermée à l’occasion du lundi de Pâques, qui est un jour férié en France.
Comme les virements entre différentes banques, aucune transaction boursière ne sera effectuée avant mardi matin. La même situation se reproduira le 1er mai pour la journée internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses puisque la Bourse fermera également ses portes. En revanche, pour les investisseurs les plus impatients, ils pourront suivre la réouverture de Wall Street dès lundi.