C’était en décembre 2020. Les portillons du métro entraient en service sur la ligne A. La B était encore en construction. Alors que les usagers pouvaient jusqu’ici accéder sans entrave aux quais, deux plaques vitrées barrent désormais la route aux voyageurs sans billet. Objectif : lutter contre la fraude qui coûtait auparavant 4 millions d’euros à la Métropole.

Mais le dispositif n’a pas totalement découragé les fraudeurs. D’un coup d’épaule ou de pied, certains forcent les portes et cassent la pièce permettant de les maintenir fermées. D’où des pannes nombreuses et coûteuses sur le réseau. Début 2023, comme le rapportait à l’époque le Télégramme, le nombre de portillons hors-service oscillait entre 10 et 20 %. Et pour ne rien arranger, l’une des deux entreprises chargées de la maintenance avait fait faillite, rallongeant les délais de réparation.

La pièce trop fragile remplacée sur les 150 portillons

Depuis, la Métropole a elle-même fait le choix de garder au moins une porte ouverte dans les stations où les actes de vandalisme se multiplient. « Cela a permis de faire baisser les dégradations mais ce n’est pas une solution satisfaisante du point de vue de la fraude », souligne Matthieu Theurier, vice-président aux transports de la Métropole. Ce temps-là touche désormais à sa fin : à partir de 2026, la pièce facilement brisée sera remplacée sur les 150 portillons du métro rennais afin de les renforcer.

Le coût de cette opération n’a pas été dévoilé. Matthieu Theurier l’assure : « Le bilan financier restera positif car ce changement de pièce permettra de faire entrer plus de recettes grâce à la baisse de la fraude ». Ironie du sort, l’élu écologiste faisait partie de ceux qui critiquaient le dispositif avant sa mise en place. « Ce n’est pas forcément mon avis personnel mais les enquêtes auprès des voyageurs montrent que neuf usagers sur dix y sont favorables. »