Par
Glenn Gillet
Publié le
27 août 2025 à 14h15
La haine s’exprime toujours plus facilement quand elle peut le faire anonymement. Samedi 23 août 2025, Hella Kribi-Romdhane, l’une des figures de la gauche locale à Massy (Essonne), tête de liste d’une liste d’union de la gauche aux élections municipales 2020, a découvert un message raciste écrit sur l’une des affiches placardées par les militants de son camp dans le quartier massicois de Villaine, et sur laquelle figure sa photo.
« Rien à faire en France »
Le message, visiblement écrit au feutre, est le suivant : « Les Algériens en Algérie. Rien à faire en France. Ils se sont battus pour leur indépendance. Alors tu vas y vivre ». Des mots d’une grande violence que l’élue d’opposition du parti Génération.s au conseil municipal de Massy (Essonne) et au conseil régional d’Île-de-France n’a pas tardé à dénoncer sur les réseaux sociaux. « Honte à celles et ceux qui contribuent tous les jours à propager le racisme en banalisant le discours de l’extrême-droite. On ne lâchera rien », écrivait ainsi samedi Hella Kribi-Romdhane sur Facebook.
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Sa publication avait immédiatement déclenché une vague de soutien, notamment de militants de gauche, de sympathisants ou encore d’élus locaux. On notera par ailleurs l’ignorance de la personne ayant écrit le message raciste puisqu’Hella Kribi-Romdhane n’a pas d’ascendance algérienne. Ses parents, immigrés, sont issus de Tunisie et du Maroc, comme elle l’explique dans un article pour la revue Politis.
Une plainte déposée ce mardi
Mais ce mardi 26 août, l’élue a annoncé avoir donné une suite judiciaire à ces faits via une plainte déposée au commissariat de police de Massy. Elle explique que le panneau sur lequel les inscriptions ont été découvertes se trouve « à quelques mètres » de chez ses parents et devant lequel ses enfants « passent tous les jours », et « cette fois, parce qu’il faut cesser de banaliser le racisme, j’ai souhaité marquer le coup et procéder à un dépôt de plainte ». La conseillère municipale précise que « malheureusement, ce n’est pas la première fois que ce type d’incident intervient ».
Elle poursuit : « Nous ne devons pas nous habituer au racisme, nous ne devons pas nous habituer aux discriminations. Donc si vous aussi vous avez été victimes d’homophobie, de racisme, d’antisémitisme ou encore d’islamophobie, sachez que vous avez des droits et que vous pouvez aller procéder à un dépôt de plainte. Je le dis d’autant plus que la parole raciste est banalisée, elle est même relayée par un certain nombre de médias et de personnalités politiques », évoquant également « les débats nauséabonds auxquels nous avons pu assister au sein même du gouvernement (qui) permettent aussi que cette parole raciste soit libérée ». Un climat face auquel « nous devons dire stop », martèle-t-elle.
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