CRITIQUE – Emmanuel Carrère a écrit un très beau livre d’amour pour sa mère, Hélène, puissante et bienveillante. Dix-huit ans après les turbulences d’Un roman russe, qui les avait brouillés, Kolkhoze est un récit familial et de deuil apaisé.
Le titre est rébarbatif, mais son secret est presque dévoilé en quatrième de couverture. Aussi peut-on le révéler complètement. « Faire kolkhoze », chez les enfants Carrère d’Encausse, c’est – quand papa était en voyage d’affaires – coucher dans le lit de maman ou tout autour. La secrétaire perpétuelle (je féminise son titre contre ses vœux) de l’Académie française, surnommée, « la Tzarine », pour son autorité, était, en fait, une mère poule ! Et comme dirait Françoise Dolto : une mère « nidante » ! Emmanuel est son petit Helenou, qui écrit cette déclaration d’amour absolu : « J’ai aimé ma mère dans mon enfance comme je n’ai jamais aimé et n’aimerai personne dans ma vie. » Et cet amour, car tout est là, fut réciproque, fusionnel quand elle emmène son petit garçon de 10 ans pour un congrès en Russie. Cet enfant comblé côté mère et côté père, le veinard !, fut un adulte très emmerdé par lui-même et emmerdant pour ceux qui l’aimaient. Un écrivain…
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