Par
Clément Mazella
Publié le
27 août 2025 à 14h45
Juan Ignacio Brex, c’est l’une des recrues phares de Toulon. 33 ans, 46 sélections, et une expérience pour asseoir encore un peu plus le RCT dans le haut du Top 14. Après huit saisons de l’autre côté des Alpes, il a décidé de se mettre en danger en se lançant un nouveau défi à Toulon, où il n’arrive cependant pas en terrain inconnu. Assis en terrasse au Campus RCT, Juan Ignacio Brex s’est livré auprès d’Actu Rugby avant d’attaquer le championnat. Attachant, souriant et surtout très intéressant.
Actu : Vous êtes arrivé à Toulon depuis quelques semaines, comment vous sentez-vous ?
Juan Ignacio Brex : Je suis très content d’être ici. Le groupe m’a bien accueilli, je m’adapte bien et il y a quelques Italiens qui me donnent un coup de main, autant pour ma famille que pour moi. La ville de Toulon est superbe, on peut tout faire comme aller à la mer ou à la montagne. C’est un endroit formidable, différent de Trévise mais tout aussi agréable. Maintenant, j’ai hâte de jouer et de montrer ce que je suis capable de faire sur le terrain.
Son choix de rejoindre Toulon
Vous avez décidé de quitter Trévise après plus de cent matchs avec cette franchise pour rejoindre le RC Toulon. Pourquoi ce choix ?
J.I.B : Et pourquoi pas (rires) ? Je voulais avant tout changer de vie. Je pensais que c’était le moment de ma carrière où je devais franchir un nouveau cap, j’avais besoin d’une nouvelle aventure pour retrouver l’énergie que j’avais avant. Lorsqu’on reste longtemps au même endroit, on se retrouve dans une certaine zone de confort et, à ce moment de ma carrière, j’avais besoin de quelque chose de nouveau pour grandir encore. Je pense qu’ici, à Toulon, tout est réuni pour me permettre de franchir un nouveau cap. C’est le bon endroit au bon moment pour moi.
Que connaissiez-vous de Toulon avant de vous engager en faveur du RCT ?
J.I.B : Je suis déjà venu car on a joué plusieurs fois contre Toulon avec le Benetton. A chaque fois, j’étais très surpris par le public, « i tifosi » comme on dit chez nous. Voir leur chaleur, leur énergie, ça m’a rendu fou. Nous, les Latins, on aime ce côté-là. Et je pense qu’en portant le maillot du RCT, ce sera encore plus incroyable. Mais il y a une chose qui m’a rendu amoureux de ce club, c’était encore plus tôt quand j’étais plus jeune en Argentine. Je parle évidemment des années où Toulon a remporté les trois Champions Cup d’affilée.
Certains joueurs de cette époque vous ont-ils marqué ?
J.I.B : J’étais un grand fan de Jonny Wilkinson. Et aussi de Ma’a Nonu ! Je l’ai toujours dit, même avant de le rencontrer : pour moi, c’est le meilleur trois-quarts centre de tous les temps. Aujourd’hui j’ai la chance de l’avoir comme coéquipier, c’est dingue. J’essaie d’apprendre le plus possible à ses côtés. Au début, je l’ai même touché pour voir si c’était bien lui, s’il était réel (rires).
Sa vision du Top 14
Vous allez découvrir le Top 14, à quoi vous attendez-vous ?
J.I.B : Je pense que c’est le championnat le plus relevé du monde. Il est supérieur à tous les autres. Ce sera mieux que l’United Rugby Championship, évidemment, parce qu’on ne joue que dans un seul pays, mais c’est une compétition beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile. Notamment sur le plan physique. C’est un gros défi personnel de venir ici mais je veux jouer le plus possible et montrer ce dont je suis capable même si je suis conscient que ce sera difficile. C’est pour ça que je suis là.
Comment se passe votre préparation avec le RC Toulon alors qu’un déplacement à Montpellier vous attend lors de la première journée ?
J.I.B : Nous avons un groupe avec beaucoup d’énergie et une grosse envie de réussir. L’équipe sait ce qu’elle est capable de faire sur le terrain car elle l’a déjà démontré l’année dernière. Nous savons que maintenir le niveau est la chose la plus difficile en Top 14 mais l’objectif sera de reproduire ce que le club a fait l’année dernière et de progresser. Nous avons évoqué cette envie de faire mieux en Top 14 et en Champions Cup.
Le poste de centre sera particulièrement surveillé après le départ de Leicester Fainga’anuku, la première saison décevante d’Antoine Frisch ou encore la prolongation inattendue de Ma’a Nonu…
J.I.B : Nous sommes sept joueurs au centre pour cette saison donc il y a beaucoup de compétences et une forte concurrence. C’est ce qui nous aide à progresser car on doit toujours être à notre meilleur niveau pour avoir une chance d’être choisis par les coachs. Si on baisse le curseur, on sait qu’on peut rapidement perdre notre place. Le style de jeu va forcément changer car Leicester Fainga’anuku était plus physique, très fort en un-contre-un… On sera plus joueurs cette saison mais on sera aussi capables de mettre de l’intensité physique quand il le faudra. Je sens que l’équipe va bien s’adapter à ce style de jeu différent, si on s’entend bien ça peut très bien fonctionner !
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Juan Ignacio Brex espère . (©Icon Sport)Le cas Tommaso Menoncello
En arrivant sur la Rade vous avez retrouvé plusieurs compatriotes comme Paolo Garbisi, Gianmarco Lucchesi ou encore Andrea Masi. Comment expliquez-vous cet exode des Italiens à Toulon ?
J.I.B : Pour moi c’est formidable. Déjà parce que les Italiens au club m’aident beaucoup, tant pour apprendre le Français que pour la vie en général. C’est également très bénéfique pour le rugby italien. Avoir des joueurs qui évoluent en France, ici ou dans les environs, c’est forcément un atout.
Désormais, les supporters varois attendent l’arrivée d’un nouvel international italien pour la saison prochaine : Tommaso Menoncello. Vous le connaissez bien, avez-vous échangé avec lui sur son avenir ?
J.I.B : J’espère évidemment qu’il choisira de venir à Toulon. J’ai déjà exprimé mon désir de rejouer avec lui car nous nous entendons très bien. C’est un joueur très fort, de classe mondiale, qui excellera dans n’importe quelle équipe. J’espère et je souhaite qu’il nous rejoigne, autant pour moi que pour ce club. On verra bien. En tout cas je fais mon possible de mon côté mais je ne peux pas décider pour lui (rires).
Né en Argentine, devenu international italien
Né à Buenos Aires en 1992, Juan Ignacio Brex a porté le maillot de l’Argentine chez les U20 et au rugby à 7 avant de débarquer en Europe en 2015. « Je suis arrivé en Italie à 24 ans pour tenter ma chance à l’étranger et j’ai perdu contact avec le rugby argentin petit à petit », raconte-t-il.
Tout d’abord à Viadana pendant deux saisons puis à Trévise, « Nacho » a gravi les échelons jusqu’à décrocher une convocation de l’équipe nationale italienne. « L’Italie s’est ouverte à moi et je n’ai pas hésité une seconde. J’ai ça dans le sang. Aujourd’hui je suis très fier et très heureux de porter le maillot de l’Italie », confie le joueur aux 46 sélections avec la Squadra Azzurra.
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