«Ça peut paraître anodin d’avancer les cours de cinq minutes ou de les retarder de dix. Mais je peux vous assurer que c’est un sacré travail ». Voilà plusieurs mois que les services de Rennes métropole se penchent sur la surfréquentation matinale de la ligne B du métro. Alors maintenant qu’une solution d’amélioration a été trouvée, Nathalie Appéré n’a pas manqué de s’en féliciter et de remercier les directeurs des lycées concernés. « On avait un réseau sous tension. Ce n’est agréable pour personne. Pour l’usager, le confort est moindre. Ce n’est jamais agréable de devoir laisser passer une ou deux rames pour pouvoir y rentrer », explique la maire de Rennes.

Entre 7h30 et 8 heures, puis entre 8h30 et 9 heures, plusieurs dizaines de voyageurs pouvaient ainsi rester sur le quai de la station Sainte-Anne, dans l’incapacité de grimper dans des métros bondés. « Nous avons eu quelques retours d’usagers. Les lycéens devaient partir plus tôt pour arriver à l’heure en cours », reconnaît le vice-président délégué aux transports Matthieu Theurier.

À quelques jours de la rentrée, la collectivité a donc signé une convention avec quatre lycées (Assomption, La Salle, Joliot-Curie et Chateaubriand) qui ont accepté de décaler leurs heures de cours. Leurs élèves démarreront soit un peu plus tôt, soit un peu plus tard, afin de réduire cet hyperpic de fréquentation matinal. « D’autres établissements pourront nous rejoindre par la suite », prévient Nathalie Appéré. Sur le seul tronçon entre la place Sainte-Anne et Beaulieu, on dénombre pas moins de 18 établissements scolaires, soit environ 27.000 élèves.

L’université Rennes-2 l’a déjà fait

Ce n’est pas la première fois que Rennes mène cette expérience. En 2013, c’est l’université Rennes-2 qui avait accepté de décaler ses horaires de cours pour mieux lisser la fréquentation de la ligne A du métro. Proposé par le très inventif Bureau des temps, ce changement mineur avait permis de mieux répartir les flux, pour le confort de chacun.

En 2025, le réseau Star devrait enregistrer 103 millions de voyages sur son réseau de bus et de métro.En 2025, le réseau Star devrait enregistrer 103 millions de voyages sur son réseau de bus et de métro. - C. Allain/20 Minutes

Cette adaptation évite en plus à Keolis et à la métropole de devoir investir tout de suite dans de nouvelles rames. Il le faudra, à terme, la fréquentation étant en pleine croissance. En 2025, le réseau Star devrait enregistrer 103 millions de voyages sur son réseau de bus et de métro, soit 450.000 voyages par jour, dont 100.000 sur la seule ligne B.