Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

27 août 2025 à 15h16

Un patient, un cancer, un vaccin. C’est la promesse de la technologie développée par Transgene, une société de biotechnologie implantée à Illkirch-Graffenstaden, une commune de l’Eurométropole de Strasbourg. Ce mercredi, lors d’une conférence de presse, elle a présenté les dernières avancées de son candidat-phare, « TG4050 », un vaccin thérapeutique individualisé actuellement en phase II d’essai clinique.

Un traitement qui s’adresse à des patients déjà traités pour un cancer

Contrairement aux vaccins classiques, conçus pour prévenir une infection, celui-ci s’adresse à des patients déjà traités pour un cancer.

L’objectif est d’entraîner le système immunitaire à reconnaître les cellules tumorales qui pourraient réapparaître après les traitements standards (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) et ainsi éviter la rechute.

« Individualisé » parce qu’adapté à chaque patient

Ce qui rend TG4050 « individualisé », c’est le fait qu’il est fabriqué spécialement pour chaque patient.

À partir d’un morceau de la tumeur, les chercheurs repèrent les anomalies propres au cancer de cette personne. Ces anomalies, appelées néoantigènes, sont comme des signatures uniques.

Une trentaine de ces néoantigènes est choisie grâce à une intelligence artificielle, puis insérée dans un virus inoffensif qui sert de support.

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Une fois injecté sous la peau, ce virus entraîne le système immunitaire à reconnaître ces signatures et à attaquer les cellules qui les portent.

Des effets indésirables comparables à un vaccin classique

Le traitement consiste en une vingtaine d’injections sur presque un an.

Les effets indésirables observés à ce stade sont légers, comparables à ceux d’un vaccin habituel : douleur locale, fatigue passagère ou faible fièvre.

Des premiers résultats jugés encourageants

Les premiers résultats sont jugés encourageants.

Dans une étude menée sur des patients atteints de cancers de la tête et du cou opérés à un stade précoce, aucun de ceux ayant reçu le vaccin n’a connu de rechute après deux ans de suivi, alors que plusieurs récidives sont apparues dans le groupe témoin.

Vers une commercialisation au début des années 2030 ?

La phase II, en cours, doit confirmer ces observations sur un plus grand nombre de patients.

À terme, Transgene espère élargir cette approche à d’autres cancers solides*.

Dans le scénario le plus favorable, une commercialisation pourrait intervenir au début des années 2030.

*Un cancer solide désigne une tumeur qui se développe dans un organe ou un tissu « solide » du corps (par opposition aux cancers dits hématologiques, comme les leucémies, qui touchent le sang et la moelle osseuse).

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