À cette époque, en plein covid, si certains ont nourri des envies d’ailleurs, les siennes avaient pour unique raison l’échéance du Brexit de 2021. Poussé…
À cette époque, en plein covid, si certains ont nourri des envies d’ailleurs, les siennes avaient pour unique raison l’échéance du Brexit de 2021. Poussé à agir au plus vite tant qu’il était encore citoyen européen. « On a visité une dizaine de maisons et craqué pour celle de Beaulieu-sur-Sonnette. Nous sommes arrivés le 11 novembre 2020 ». Soit cinquante jours de la date fatidique sur l’horloge du monde.
Cinq ans plus tard, Henry Martin et son mari Haydn coulent des jours heureux dans la campagne verdoyante de Charente limousine dont ils ne se lassent pas.
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Balades quotidiennes avec ses chiens
De ses balades quotidiennes pour promener ses deux molosses, Hugo et Hira, matin et soir, Henry a peint quantité de paysages charentais. « J’aime les paysages ici. C’est toujours beau même quand il pleut. Je peins à toutes les saisons mais j’ai une préférence pour l’hiver. La lumière y est plus intense. »
Depuis L’automne dernier, il a resserré la focale sur les chemins de randonnées de Charente pour une exposition visible à Saint-Claud à partir du vendredi 29 août et pour une durée d’un mois (lire encadré)
Il avoue aussi avoir eu un vrai coup de cœur pour la mignonne église de son village. « Je l’ai peinte plus que n’importe quel autre monument. » En Charente, d’autres sujets emblématiques, comme les châteaux de Verteuil et La Rochefoucauld, sont passés entre ses pinceaux.
« Ces gens ne nous aiment pas »
Henry Martin, 57 ans, originaire de Manchester « au milieu de la City », n’a pas toujours été peintre professionnel. Dans sa prime jeunesse, cela tenait plutôt du hobby. Par la force des choses et des évènements, il en a fait un gagne-pain honorable. « J’écris aussi des livres sur la spiritualité. »
Cette même « spiritualité » qui l’a conduit à embrasser le métier de prêtre-aumonier dans les prisons de Manchester et de Londres. « J’ai fait ça pendant sept ans. Je venais chaque matin mais j’avais le droit de ressortir le soir (sourire). C’était intéressant, pas amusant, mais intéressant. »
Mais l’homosexualité de Henry Martin, pacsé depuis treize ans avec Haydn, aura raison de sa vocation au sein de l’Église anglicane. « Ces gens ne nous aiment pas. » Il se reconvertit donc artiste/auteur dont il a le statut depuis mai 2017.
Henry Martin assis dans son atelier.
CL
Intégration charentaise
En Charente, Henry Martin joue à fond la carte de l’intégration. Bien mieux que Duolingo, il fréquente des groupes de conversation une fois par semaine à Roumazières : « Je préfère parler aux gens pour apprendre le français qu’à une application. »
Il a aussi été approché pour animer un cours d’art toujours à Roumazières. « Ils m’ont dit qu’ils cherchaient un professeur. Je leur ai dit que je n’étais pas prof mais que je voulais bien essayer. Je suis très content avec ça. »
Enfin, avec le groupe Plein Air Charente chaque premier mardi du mois, il part peindre en extérieur. « On est une trentaine de membres, on est une majorité d’Anglais, on aimerait avoir plus de Français. »
Le sujet de sa majesté rêve désormais d’être fait un jour citoyen français. Pour continuer à vivre pleinement avec son mari Haydn, et les deux chiens, Hugo et Hira, ramenés de la SPA de Mornac. « Nous sommes les 4H. » C’est même inscrit sur un mur extérieur de leur maison cocon.
Son dernier livre « The Dog Walker’s Guide to God », mêle d’ailleurs avec humour passion des chiens et inclination pour le Très-Haut.
Contact. Henry Martin 2 rue Chez l’Hiver 16450 Beaulieu-sur-Sonnette. 06 30 21 82 33
h3nrymartin@gmail.com et Instagram@henrymartinpaintings
Expo à Saint-Claud à partir du 29 août
« Les randonnées charentaises », c’est le thème de l’exposition que propose Henry Martin au point info de Saint-Claud, place Sadi-Carnot, du vendredi 29 août, jour du vernissage, et pour une durée d’un mois. Mais attention, le point info n’est ouvert que le vendredi-samedi-dimanche et que le matin de 10h-12h30. Il en sera ainsi pendant toute la durée de l’exposition jusqu’au dimanche 28 septembre. Une trentaine d’œuvres seront visibles.