l’essentiel
D’abord les enquêteurs, ensuite le parquet : l’Aveyron n’a désormais plus la main sur les suites de l’enquête après l’attaque à l’explosif avortée contre les locaux de l’entreprise Loomis, à Onet-le-Château. Une démarche habituelle face à des affaires de telle envergure, pour laquelle les auteurs risquent 30 ans de prison.

Rapidement sur place après la double explosion, mardi 26 août 2025 au matin, au sein de l’entreprise Loomis à Onet-le-Château, les policiers du commissariat de Rodez n’auront eu la main que quelques heures sur cette enquête qui s’annonçait dense. Ce au vu, comme l’expliquait dans la matinée Philippe Dussaix, le directeur départemental de la police nationale, de « la configuration très professionnelle de l’équipe » qui a tenté ce braquage.

Deux équipes de Montpellier sur place en fin de matinée

Ce sont des enquêteurs de la police judiciaire de Montpellier (Hérault) qui ont désormais pris le relais, secondés pour une seconde équipe, elle aussi montpelliéraine, de l’identité judiciaire. Il s’agit d’agents spécialisés dont le but est de recueillir des éléments de preuve. Ces enquêteurs sont arrivés dans le département dès la fin de matinée pour prendre le relais.

Autre passage de relais, du côté de l’instruction cette fois : c’est la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille (Bouches-du-Rhône) qui a pris en charge les suites de l’affaire, en termes d’enquête et d’instruction. Contrairement à l’instance locale, la JIRS bénéficie de dispositifs d’investigation dérogatoires et peut avoir recours à des infiltrations, des mises sur écoute d’un lieu ou mettre en place des équipes d’enquête communes à plusieurs pays.

« Une dimension nationale ou transnationale des faits »

La JIRS de Marseille est connue pour être en pointe dans la lutte contre le grand banditisme corse. Les juridictions interrégionales spécialisées sont notamment compétentes, selon le ministère de la Justice, en matière de crime organisé : « trafic de stupéfiants, traite des êtres humains, proxénétisme aggravé, crime aggravé d’extorsion, trafic d’armes, crime de fausse monnaie et toutes les infractions en bande organisée » et ce lorsqu’il existe « une pluralité d’auteurs et de complices », un « caractère organisé et planifié des faits commis par des bandes structurées et hiérarchisées », une « dimension nationale ou transnationale des faits ou de l’organisation criminelle ».

Ce double dessaisissement est une procédure classique dans des affaires de grande ampleur comme celle de l’attaque commise à Onet-le-Château.