Tous les ans, des chantiers archéologiques permettent aux étudiants et universitaires européens de découvrir les vestiges de la société gallo-romaine en France. Récemment, un tombeau aux dimensions singulières était exhumé lors d’une campagne menée au sud de Lyon.

À quelques kilomètres au sud de Lyon, la commune de Saint-Romain-en-Gal a récemment été le théâtre d’une découverte archéologique majeure. Cette commune de 1 700 habitants voit depuis les années 1960 des chercheurs arpenter ses environs, à la recherche de vestiges attribuables aux constructionsconstructions romaines de l’Antiquité.

Le 22 août, l’AFP et France 3 ont dévoilé les résultats d’une campagne de fouilles menée au cours de l’été. Des photos aériennes exposent un dédale de réseaux enfouis sous la terre : le site constitue en effet une partie d’une cité antique bâtie après la conquête de la Gaule.

Mais ce sont des structures dans le secteur ouest du site qui ont attiré l’attention des archéologues. Pour les experts, tout semble indiquer la présence d’un mausolée d’une taille considérable, construit au cours du Ier siècle et dont l’architecture ressemble étrangement à celle d’un tombeau impérial.

Un tombeau rare construit à l’ère gallo-romaine

Le site Finestre sull’Arte fournit de précieuses informations pour comprendre l’importance de la sépulturesépulture. Son diamètre serait de 15 mètres et de 6 mètres de haut, occupant une surface suffisamment étendue pour susciter l’interrogation quant à la dépouille du dignitaire qu’elle pourrait abriter. La tombe prend la forme d’un tumulus, une occurrence relativement rare observée sur seulement 18 sites gallo-romains à travers la France.

Les universitaires dressent rapidement une comparaison avec le mausolée d’Auguste. Construit à Rome à partir de 28 avant J.-C. par l’empereur Octave Auguste, il adopte un aspect circulaire ainsi que des caractéristiques tumulaires. Le mausolée de Saint-Romain-en-Gal se méprend fortement à celui d’Auguste, avec des dimensions moindres.

Pour l’heure, la dépouille s’y trouvant n’a pas été exhumée par les archéologues, les équipes de volontaires ayant indiqué l’arrêt des fouilles pour la saisonsaison 2025. Son identité demeure un mystère actuellement, mais l’individu devait occuper une place importante au sein de la société locale, possiblement un dignitaire entretenant des liens avec le pouvoir central à Rome.

Un tissu urbain antique redécouvert

La découverte d’une voie dallée antique dans les années 1960 a entraîné un intérêt croissant pour Saint-Romain-en-Gal, qui est depuis exploré par les universitaires. Non loin de la bourgade, se situe la ville de Vienne. Au Ier siècle, la Vienne antique se transformait en un important point d’ancrage pour l’Empire romain dans la région du Rhône.

Les découvertes de l’été 2025 renforcent cette observation. Une construction dont les mursmurs ont été découverts au cours des années 1980, serait une bâtisse commerciale en activité entre le Ier et le IIe siècle, dans lequel huit boutiques se seraient développées, précise la revue Historia. Des éléments excavés à l’intérieur ont permis aux spécialistes de supposer que du textile était vendu sur place.

Mais les fouilles sont loin d’être terminées à Saint-Romain-en-Gal. Les archéologues de la région planifient déjà leur retour pour une nouvelle campagne, à l’été 2026.