Le Canada et six autres pays ont plaidé mercredi pour un renforcement de la force multinationale chargée d’aider à la lutte contre les gangs en Haïti, annonçant constituer un «groupe de partenaires» pour superviser la mission, selon une lettre consultée par l’AFP.
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Face à la spirale des exactions des gangs qui contrôlent désormais quasiment toute la capitale, Port-au-Prince, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné son feu vert en 2023 à la création de la Mission multinationale de sécurité (MMAS), menée par le Kenya, pour aider la police haïtienne dépassée.
Mais plus d’un an après le début de son déploiement, toujours partiel, la situation continue à se détériorer.
«La MMAS manque des ressources et des capacités pour faire face au défi de plus en plus grand», écrivent les États-Unis, le Canada, le Salvador, le Guatemala, la Jamaïque, le Kenya et les Bahamas dans une lettre transmise mercredi par Haïti au Conseil de sécurité.
«Seule une force élargie», appuyée par un «bureau de soutien de l’ONU» et autorisée à mener des opérations antigang avec un mandat «robuste» pour l’utilisation de la force, «peut réduire de façon importante le contrôle des gangs sur le territoire», poursuivent-ils.
Face au manque criant de moyens financiers et d’équipements de la MMAS, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait en février recommandé la création d’un nouveau bureau de l’ONU qui serait chargé de lui apporter notamment un soutien logistique et opérationnel.
Et pour augmenter les chances de succès, il avait suggéré la création d’un «groupe permanent de partenaires» chargé de fournir une orientation stratégique à la mission.
Dans la lettre envoyée mercredi, les États-Unis annoncent leur intention de créer ce groupe avec à ce stade les six autres pays signataires.
Un tel groupe serait chargé notamment d’assurer la sécurisation des financements de personnels non couverts par le futur bureau onusien, trouver plus de policiers pour participer à la mission et assurer une «coordination» de la force.
Seulement environ 1 000 policiers de six pays — dont plus de 700 Kényans — sur les 2 500, espérés pour la MMAS ont été déployés en Haïti.