La première pierre vient d’être posée, en l’occurrence c’est un morceau de charpente, les étudiants en architecture de la Réunion auront, d’ici à deux ans, cours dans de nouveaux bâtiments, au Port, en face de l’Ecole Supérieure d’Art de la Réunion. Coût de l’opération : 13,35 millions d’euros hors taxes, financés par l’Europe, la ville du Port, le Territoire de l’Ouest et l’Etat.

Le nombre d’étudiants a été multiplié par dix depuis les débuts de l’école d’architecture, on devrait atteindre les deux cents élèves prochainement.

Des débuts dans de petits bâtiments à Saint-Denis, avec une école à l’époque antenne de celle de Montpellier. Depuis mars 2025, un décret en a fait la vingt-et-unième Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de France, et la seule en outremer.

Cette école ce sera une  « machine climatique »  comme l’affirme l’architecte du futur projet, Olivier Brabant. Elle sera donc passive, bio-climatique, avec de la ventilation naturelle.

La maquette de la future école d’architecture du Port, de l’architecte Olivier Brabant

©Sophie Person

Pour le directeur de l’ENSA, Pierre Rosier, le bâtiment de l’école va permettre d’enseigner, par lui-même, l’architecture bio-climatique à laquelle les élèves sont formés.

« On va enseigner autrement, on va enseigner par exemple sur des coursives, dans des espaces très aérés, et non plus dans des salles, et, des salles pourront se transformer en parfois en atelier, parfois en cours, ce qui nous a permis d’économiser des surfaces et de ne pas multiplier les mètres carrés ». 

C’est aussi une posture importante aujourd’hui pour un architecte, est-ce qu’on a besoin de construire autant, comment économiser l’impact carbone de la construction ? Toute cette interrogation a été injectée au sein du projet.

Le directeur de l’école supérieure d’architecture de la Réunion, Pierre Rosier

Pierre Rosier, le directeur de l’école d’architecture de la Réunion

©Sophie Person

Sacha Orfila vient d’obtenir son diplôme, elle ne profitera donc pas des nouveaux bâtiments : « C’est vraiment une école manifeste, pour comprendre les différents mécanismes bio-climatiques et de ventilation naturelle. Elle permettra, juste par elle-même, d’apprendre. »

Ce que confirme Eglantine Trabichet qui sera diplômée en septembre : « ça va être une école qui va enseigner juste avec ses murs les problématiques environnementales, j’aimerais bien y retourner quand elle sera terminée ». La jeune fille a participé à la commission immobilière qui a proposé des idées.

Sacha Orfila et Eglantine Trabichet, diplômée et future diplômée de l’école d’architecture

©Sophie Person

Le maire du Port Olivier Hoarau compte lui renforcer l’attractivité du Port qui accueille déjà sur son territoire l’Ecole Supérieure d’Art et l’ILOI notamment. Invitée à la tribune, la présidente de la Région, Huguette Bello, a rappelé que l’école bénéficie de 130 000 euros par an de subvention. Et souligné la belle évolution en trente ans de l’enseignement de l’architecture à La Réunion.

Et ce n’est pas Mariam Locate qui va la contredire, elle faisait parmi de la première promo, vingt élèves seulement, dans des bâtiments à Saint-Denis. « C’était un peu compliqué pour une jeune fille de quitter la Réunion pour aller faire des études, et en plus des études d’architecture à l’époque. Alors heureusement que j’ai pu me former sur place, ça m’a permis d’exercer le métier que je rêvais de faire ».

Aujourd’hui, c’est presque deux cents élèves qui sont formés à l’architecture à La Réunion, avec un cursus complet sur place. Quarante-cinq enseignants s’occupent de leur formation et ils sont encadrés par onze personnels administratifs.