1830. On aperçoit d’abord un groupement d’hommes, qui semblent se battre sur la baie, surpris par la marée remontante. Seules leurs silhouettes sombres se détachent du sable trempé. Puis Le Mont-Saint-Michel (Manche), baigné d’une lumière presque divine, à l’opposé du ciel sombre représenté à l’arrière-plan de ce tableau, mesurant 97 par 138 cm. Il a été peint à l’huile par Théodore Gudin (1802-1880), artiste Français à l’inspiration romantique, spécialiste des paysages du littoral. Il sera l’un des premiers, avec Louis-Philippe Crépin, à devenir officiellement peintre de la Marine.
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Acquis aux enchères
Contre toute attente, Le Mont-Saint-Michel sous l’orage n’est pas exposé dans la Manche, mais à Montpellier (Hérault), dans le sud de la France. Le musée Fabre, l’un des nombreux établissements culturels de la ville, l’a acquis le 1er décembre 2017 pour la modique somme de 41 000 € hors frais. Une préemption réalisée dans le cadre d’une vente publique à l’hôtel Drouot, place centrale des enchères parisiennes.
« Ce tableau a sans doute été peint à la suite du séjour de l’artiste sur les côtes de la Manche et en Bretagne en 1 830 », note l’institution, qui le met en valeur vers ses collections dédiées à Delacroix et l’Orientalisme. On remarque, par ailleurs, l’absence de l’archange Saint-Michel, cette statue en plaques de cuivre laminé et d’or. En effet, celle-ci n’a été installée qu’en 1898, dans le cadre de travaux de restauration supervisés par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc.