Douze jours après l’incendie qui a ravagé le garage de leur résidence, les habitants du Patio Nature, dans le 15e arrondissement de Marseille, s’estiment méprisés par leur bailleur social 3F. L’une des familles n’a pas été relogée et l’ascenseur ne fonctionne toujours pas, entre autres…
Des habitants de la résidence Le Patio Nature, située dans le 15e arrondissement de Marseille, se sentent délaissés depuis qu’un incendie criminel survenu le 16 mars dernier, parti du garage, a rendu leur appartement inhabitable. L’immeuble, d’une dizaine d’étages, appartient au bailleur social 3F.
Si un seul logement est directement touché et a obligé à l’évacuation des occupants, les autres résidents subissent encore les désagréments relatifs à cet incendie. « Regardez monsieur, c’est brûlé, il y a de la suie partout. Il y a aussi les remontées de pisse et de caca », déplore Bilel, dont les parents occupaient l’appartement évacué. Par chance, ces derniers se trouvaient en Algérie à ce moment-là, « mais ils ne peuvent pas revenir car on n’a pas été relogés. Ils ont des soins à effectuer en France, et j’ai un frère lourdement handicapé, c’est urgent », poursuit-il.
L’ascenseur toujours en panne
Sur l’un des balcons, les habitants ont inscrit « Bailleur 3F encaisse, les habitants encaissent les problèmes » sur un drap noir. Nous croisons l’un d’entre eux, qui souhaite rester anonyme. Son fils a dû être hospitalisé pendant cinq jours après avoir inhalé des fumées. « J’ai été obligé d’amener ma famille chez mes parents, car on n’a toujours pas d’eau, ni de toilettes qui fonctionnent. L’ascenseur ne fonctionne plus et le bailleur voulait qu’on regagne nos appartements par le garage… en sachant que l’évacuation de l’immeuble se faisait par le garage. Tous les excréments tombaient dans le garage », peste-t-il.
Toute cette détresse n’a pas été prise en compte, souffle Salima Guemari, la présidente de l’association de locataires Valnatureal : « Il y aurait pu y avoir des morts. L’alarme incendie de l’immeuble n’a pas fonctionné. Moi ce que je reproche aussi à 3F, c’est qu’ils n’ont pas mis en place de cellule psychologique. Il y a un traumatisme réel. »
Les résidents assurent que le bailleur social dispose de plusieurs appartements dans la même résidence, mais qu’il souhaite plutôt mettre à disposition un logement dans un autre quartier. Ce que Bilel et ses proches refusent. Nous avons contacté et relancé à plusieurs reprises le bailleur social 3F qui n’a jamais donné suite à nos sollicitations.
Après l’incendie, des remontées d’eau ont fortement endommagé plusieurs appartements. Celui-ci étant le plus touché. © Radio France – Yvan Plantey