Une nouvelle mise au point. Deux jours après avoir annoncé, lors d’une conférence de presse sur le budget, qu’il allait demander un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, condamnant sans doute son gouvernement à la chute, François Bayrou était l’invité du 20 Heures de TF1 ce mercredi. Issue du vote, possibles négociations… Voici ce qu’il faut retenir de son interview.

Une certaine lucidité sur l’issue du vote

« Aujourd’hui, a priori, on ne peut pas obtenir la confiance, mais on sait qu’il n’y a pas de majorité depuis longtemps », a concédé le Premier ministre au début de son interview. « Je ne veux pas passer en force. Le gouvernement est le défenseur des français », a-t-il poursuivi.

« LFI, le RN et le PS vont ensemble, alors qu’ils sont antagonistes sur les sujets, (…) renverser le gouvernement. Est-ce que c’est bien pour la France ? », s’est ensuite interrogé François Bayrou, s’en prenant aux oppositions.

Les chefs de parti conviés à Matignon

C’était dans l’air depuis le milieu de l’après-midi, François Bayrou l’a confirmé mercredi soir. Le Premier ministre va proposer à tous les chefs de parti et présidents de groupes parlementaires une rencontre à Matignon, et ce à partir de lundi prochain.

« Si cette question (de discuter avec les partis) est vraiment ouverte, je les reçois lundi », a simplement confirmé François Bayrou sur le plateau de TF1. Pourquoi ne pas les avoir reçu plus tôt ? « Ils étaient en vacances », a alors glissé, en souriant, le Premier ministre — quelques mots qui feront sans doute réagir.

François Bayrou prêt à négocier ?

Interrogé sur un possible retour en arrière sur plusieurs mesures annoncées mi-juillet, comme la suppression de deux jours fériés, François Bayrou a semblé ouvert aux discussions.

« Sur tous les sujets je suis prêt à discuter (…) mesure par mesure », a ainsi assuré le locataire de Matignon. « Sauf sur un : c’est l’effort qu’on doit faire pour que la France choisisse la trajectoire de sortir du surendettement », a-t-il ensuite poursuivi.

« Nous n’avons pas ouvert de négociations parce qu’il y’a une question à poser avant : est-ce qu’on d’accord sur la gravité des choses ? », a également lancé François Bayrou, pour justifier l’absence de négociations plus tôt. « Si on est d’accord, on a un mois après jusqu’à la présentation du budget », qui se tiendrait début octobre.

Mardi soir, Jordan Bardella avait affirmé sur le plateau de TF1 que le RN allait voter « contre » le gouvernement, et ce même après d’éventuelles négociations avec François Bayrou d’ici le 8 septembre.

Bayrou ne « croit pas » à l’intérêt d’une nouvelle dissolution

En fin de journal, le Premier ministre a été interrogé sur l’intérêt d’une nouvelle dissolution, souhaitée notamment par le Rassemblement national. « Je ne crois pas » qu’un tel scenario « nous permettrait d’avoir une stabilité » pour le pays, a-t-il affirmé, mettant sur le même plan les ambitions de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite.