Kiev a reconnu pour la première fois le 26 août que des troupes russes ont franchi les frontières d’une nouvelle région, Dnipropetrovsk. L’armée ukrainienne, citée par la BBC, a démenti la conquête par les forces russes du village de Zaporizke, dont la capture a été revendiquée par Moscou le 25 août, mais a indiqué que des combats « sont en cours autour du village de Novohryhorivka ».

« Il s’agit de la première attaque de cette ampleur dans la région de Dnipropetrovsk », a reconnu Viktor Trehubov, membre du groupe opérationnel Dnipro, auprès du média britannique.

Un territoire non revendiqué par Moscou

La Russie avait déjà revendiqué une infiltration dans cet oblast en juin dernier, à l’époque démentie par Kiev. L’incursion d’août est pour sa part limitée en ampleur ; Viktor Trehubov a par ailleurs souligné auprès de la BBC que l’avance russe a été stoppée.

Les raisons poussant l’armée russe à prendre possession de territoires dans cette région sont floues. Dnipropetrovsk n’est pas revendiquée par Moscou, à l’inverse des régions de Crimée, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, ces quatre dernières n’étant que partiellement contrôlées par les forces russes. Les forces russes se concentrent par ailleurs ces dernières semaines sur des tentatives d’encerclement de certaines villes clés du Donbass, comme Pokrovsk et la « ceinture de forteresses« , une expression désignant une zone fortifiée allant de Kostiantynivka à Sloviansk.

Une nouvelle zone tampon dans la région ?

Le Kremlin a cependant déjà avancé par le passé qu’il cherchait à créer des « zones tampons » dans certains territoires ukrainiens qu’il ne revendique pas, comme les régions de Soumy et Kharkiv. Ces territoires pourraient également servir d’hypothétique monnaie d’échange, en étant remis à Kiev en échange des forteresses encore sous contrôle de l’Ukraine dans la région de Donetsk.

Si des avancées tactiques russes récentes menacent certaines villes charnières du front comme Pokrovsk, la conquête totale de Donetsk n’est pas envisageable à court terme, et la Russie payerait au prix fort des assauts contre la ceinture de forteresses.

Dnipropetrovsk est un territoire éminemment stratégique pour Kiev : la région abrite le deuxième plus grand centre d’industrie lourde ukrainienne après le Donbass, ravagé par des combats depuis 2014. L’agglomération de Dnipro, capitale régionale, est la troisième plus grande d’Ukraine, et n’a pas été épargnée par le conflit, essuyant régulièrement les tirs de missiles russes.