© Shutterstock - La RATP a confié à Siemens Mobility la transformation de la ligne 13 en ligne automatique d’ici 2032, un chantier majeur pour l’un des axes les plus saturés du réseau.

© Shutterstock – La RATP a confié à Siemens Mobility la transformation de la ligne 13 en ligne automatique d’ici 2032, un chantier majeur pour l’un des axes les plus saturés du réseau.

Avec plus de 550 000 voyageurs transportés chaque jour, la ligne 13 est l’une des plus fréquentées et des plus saturées du métro parisien. Longue de 24 kilomètres et desservant notamment Saint-Denis et les communes du nord de Paris, elle souffre depuis longtemps d’une réputation de ligne difficile, marquée par des retards, une densité de passagers extrême et des incidents récurrents. Pour améliorer sa fiabilité et fluidifier son trafic, la RATP a lancé fin 2023 un appel d’offres afin d’automatiser entièrement son exploitation, à l’image de ce qui a déjà été réalisé sur les lignes 1, 4 et 14.

Le choix de Siemens Mobility

L’entreprise Siemens Mobility a annoncé mardi avoir remporté ce marché stratégique. Le contrat prévoit l’équipement des futures rames, le renouvellement complet du poste de commande centralisé, ainsi que la formation des agents qui continueront à superviser la ligne. Si le montant du contrat n’a pas été rendu public, il inclut une option de maintenance pouvant aller jusqu’à 30 ans, garantissant la durabilité du système. “Le projet sera mené depuis notre centre de compétences mondial pour les automatismes ferroviaires et la cybersécurité situé à Châtillon”, a indiqué Alexandre Quéméneur, président de Siemens Mobility France.

Des navettes sans conducteur dès 2032

Le calendrier prévoit une première mise en circulation de trains entièrement automatiques à partir de 2032. La ligne 13 est déjà dotée d’un système GoA2, également fourni par Siemens, qui automatise certaines fonctions comme l’accélération et le freinage, mais laisse au conducteur la responsabilité des portes et de la sécurité. La future automatisation intégrale (GoA4) permettra, grâce à des capteurs installés sur les rails et les rames, de supprimer le poste de conduite et de renforcer la fréquence des trains.

Des bénéfices attendus, mais des travaux lourds

Pour la RATP et Siemens Mobility, ce projet vise à améliorer la régularité, réduire la consommation énergétique et renforcer la sécurité des passagers. Toutefois, l’ampleur des travaux soulève aussi des inquiétudes. Dès l’annonce de l’appel d’offres, la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (Fnaut) avait exprimé ses craintes quant à “de lourds impacts travaux” pour les voyageurs. À terme, la promesse est de transformer une ligne souvent critiquée en un axe plus fiable et plus confortable.