Pays voisins avec 100 kilomètres de frontière commune, la Hongrie de Viktor Orbán, proche de Vladimir Poutine, et l’Ukraine en guerre contre la Russie ont depuis longtemps des relations tendues. Les dernières frappes de drones ukrainiens contre des centres énergétiques russes, visant à affaiblir l’effort de guerre russe, ont, par ricochet, affecté la Hongrie. Ce qui n’est pas du goût de Viktor Orbán…
Il aura été le dernier dirigeant de l’Union européenne à se rendre à Kiev, en juillet 2024, soit plus de deux ans après le début de l’invasion russe. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán avait alors évité de prononcer les mots qui fâchent, réservant ses déclarations anti-ukrainiennes à ses discours destinés à son opinion publique, ou pour justifier ses votes systématiques contre l’aide à Kiev et les sanctions contre la Russie. Désormais, Viktor Orbán exprime ouvertement son irritation à l’égard de l’Ukraine, pays avec lequel son pays partage 100 kilomètres de frontière.
En cette fin du mois d’août, l’escalade verbale a été brutale entre les dirigeants ukrainiens et hongrois, à la suite des frappes, par des drones ukrainiens, contre des infrastructures énergétiques russes. Visant à freiner l’effort de guerre et l’offensive ennemie, elles causent d’importantes pénuries d’essence en Russie et la montée en flèche de son prix dans plusieurs régions. Mais elles font aussi deux victimes collatérales : la Hongrie et la Slovaquie, les deux seuls pays de l’Union européenne (UE) qui achètent encore du brut russe via l’oléoduc Droujba (« amitié », en russe). En juillet, ces deux pays ont importé respectivement de 232 millions de dollars et 196 millions de dollars de pétrole.