D’un oiseau originaire de l’Afrique subsaharienne et d’Asie, il a maintenant envahi nos centres-villes, et notamment Montpellier. Comment la perruche à colliers s’est retrouvée dans les plus grandes villes de France et sa population ne cesse d’augmenter jusqu’à être désormais classé comme espèce exotique envahissante.
Vous l’avez peut-être déjà vue ou entendue, notamment si vous traînez autour des rives du Lez. Depuis quelques années, la perruche à collier s’impose de plus en plus dans les grandes villes françaises, à l’instar de Montpellier. Cette espèce, originaire d’Afrique subsaharienne et d’Asie, s’est d’abord échappée d’une cargaison à l’aéroport d’Orly dans les années 70, après avoir également posé ses pattes au Royaume-Uni.
« Elle s’est plutôt bien adaptée étonnamment à notre climat, notamment en ville », décrypte Antoine Adam, chargé d’études biodiversité à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de l’Hérault. L’avantage de la ville est qu’elle offre à ces oiseaux « assez gros » au plumage « assez isolant », « des refuges face au gel et de la nourriture toute l’année ».
La perruche à collier s’est imposée dans tous nos centres-villes.
MAXPPP – Aurelien Morissard
« Peu de chance que ça se freine beaucoup dans les prochaines années »
« Elles se sont répandues à Paris au début, et après, elles ont commencé à s’essaimer dans d’autres grandes villes d’Europe puis Lyon, Montpellier, Marseille… », explique Antoine Adam.
Aujourd’hui, l’espèce se trouve dans une phase d’établissement et d’expansion et se reproduit pour augmenter massivement sa population. « On les voit dans tout le pourtour périurbain de Montpellier, à Béziers, mais aussi dans les villes plus petites qui n’étaient pas concernées il y a quelques années », décrit Antoine Adam. « Il y a peu de chance que ça se freine beaucoup dans les prochaines années et ça risque de devenir une espèce finalement commune sur une bonne partie de la France d’ici quelques dizaines d’années ».
« Elle s’impose très facilement face à nos espèces locales »
Mais son arrivée massive n’est pas sans conséquence puisque l’oiseau est classé comme espèce exotique envahissante (EEE). Pour faire partie de cette liste, il faut réunir deux critères : avoir été introduite par l’homme dans l’environnement et avoir un effet négatif sur l’écosystème, la santé humaine ou l’économie.
le principal problème de la perruche à colliers est qu’elle « s’impose très facilement face à nos espèces locales pour accéder à de la nourriture. Tout ce qui est mangé par une perruche n’est pas mangé par une mésange », explique le chargé d’étude.
Mais ce n’est pas la seule conséquence : « La perruche niche notamment dans les cavités des platanes. C’est là aussi où vivent d’autres espèces, où vont se réfugier les chauves-souris ou les écureuils. Elle va rentrer dedans, s’approprier les lieux, voire manger les occupants. La perruche ne rechigne pas à un peu de viande dans son menu ».
Aucun danger pour l’homme, elle va avoir tendance à les ignorer ou à s’envoler. La seule nuisance peut être sonore car il s’agit d’un oiseau très bavard, comme on peut le constater dans le centre-ville de Montpellier. « On en voyait une fois de temps en temps et maintenant, ça crie quasiment en permanence dans les zones pavillonnaires », décrit-il. Les habitants des bords du Lez ont déjà dû s’en rendre compte.