Stationner 1 heure sans payer (1). Après Nice, dès ce lundi 1er septembre c’est au tour de Saint-Laurent-du-Var d’augmenter sa franchise pour se garer sur les places à horodateur (30min jusqu’alors). Une mesure qui s’inscrit dans la refonte d’une partie du centre-ville, à l’instar du vaste chantier en cours sur l’avenue De-Gaulle. Sur cette artère laurentine structurante, débouchant sur la gare, exit la centaine de stationnements sur voirie, remplacés – d’ici à fin 2025 – par une voie cyclable et des trottoirs élargis. Tandis que 200 places sont recréées dans les rues adjacentes ou encore 90 au parking sud de la gare dès ce mois de rentrée. Pas de quoi rassurer à 100% les commerçants de l’avenue en travaux. « Marcher 300mètres pour acheter 1kg de tomates, pas certain que ça fonctionnera… », appréhende Philippe, commerçant de l’avenue De-Gaulle. Et pour ce gérant d’une échoppe de fruits et légumes reprise il y a un an, ce n’est pas l’heure de stationnement gratuite qui changera la donne. « 20 à 30% de mes clients viennent en voiture. Sans arrêt minute à côté, ça n’y fera rien », pressent ce dernier qui se laisse « une année » pour faire le point sur l’avenir de son activité. « D’autant que, quand j’ai signé en 2024, on m’a parlé des travaux de l’immeuble voisin [la Villa Bellevue, N.D.L.R.] mais pas du chantier de l’avenue… », regrette-t-il.

« L’après sera mieux »

Même inquiétude pour Maher, gérant depuis 4 ans d’un Vival sur le même trottoir. « Des personnes âgées venaient en voiture charger des packs d’eau en s’arrêtant juste devant. Pour ce genre de petits commerces, c’est sûr que si vous ne trouvez pas de place à côté, vous poussez jusqu’à Intermarché qui a son parking et où vous avez tout ce qu’il vous faut… », redoute-t-il. Lui assure déjà pâtir, depuis le début des travaux, de la délocalisation d’une place de livraison dans une rue perpendiculaire adjacente. « Trop loin, surtout quand on a 7 à 8 rolls de marchandises à décharger deux fois par semaine… », explique-t-il.

Sur le trottoir d’en face, rétréci par le chantier, la gérante de la boucherie hallal veut positiver. « La période des travaux est dure niveau chiffre d’affaires mais l’après sera mieux. L’heure gratuite de stationnement, c’est bien! Une belle zone verte aussi: ça attire l’attention. On ne se plaint pas, on attend juste avec impatience la fin du chantier… », dit-elle. Idem pour Ludo, le pizzaïolo, confiant pour son commerce, un peu moins « pour le bazar quand les gens vont déposer les enfants à l’école ».

Pour le patron de la boutique d’optique de l’avenue, tout va se jouer dans le changement des habitudes… ou pas. « J’étais aux Pays-Bas récemment. C’est incroyable comme tout le monde se déplace à vélo ou à pied. Dans le sud avec la clientèle âgée, c’est un peu plus compliqué… Pour l’heure, les gens se plaignent de se garer plus loin à cause des travaux mais ils viennent. La suite? On verra… Ce qui est sûr, c’est que l’avenue sera plus jolie », nuance-t-il. Mohamed, gérant d’un barbier tout proche depuis 3 ans, accueille majoritairement une clientèle de jeunes « venant en voiture, pour 30 minutes à une heure dans le salon ». Si la franchise lui paraît une bonne idée, lui espère surtout la fin rapide des travaux. « Ces 5 derniers mois, j’ai perdu 50% de mon chiffre d’affaires. Ça commence à faire long… », confie-t-il.

1.Une heure gratuite, modulable sur la journée et fractionnable par quart d’heure. La municipalité souhaite ainsi faciliter le parcage de courte durée. Les places non-payantes et celles gratuites en semaine (12h-14h et à partir de 18h30). Attention: la zone littorale sera toujours payante.