Transat Paprec (Concarneau – Saint-Barthélemy)
À terre, Maël Garnier est, selon lui, « plutôt lent ». Du genre cool, pas énervé par la vie. « Je ne procrastine pas mais presque… ». En mer, ce n’est plus le même homme. « Là, je me libère, je lâche tout ».
23 étapes, 130 km par jour
Cet hiver, le skipper de Selancia – CerFrance a choisi de modifier quelque peu sa préparation pour sa cinquième saison sur le circuit Figaro. Son monotype en chantier, il a enfourché son Adris, un vélo morbihannais. Pas pour quelques sorties à la journée, non, mais carrément pour un tour de France. Il est parti de Dunkerque, est allé jusqu’à Brest, a roulé jusqu’à Mont-de-Marsan, puis Nice et Paris pour une arrivée à Vannes. Un périple de 3 400 bornes en 23 étapes, à raison de 130 km par jour.
Maël Garnier : « Chaque soir, je dormais chez l’habitant. Une expérience humaine très riche ». (Photo collection privée Maël Garnier)
Il aurait pu dormir à l’hôtel, dans des gîtes ou louer chaque soir des appartements. Là encore, il a innové en faisant le choix de dormir chez les collaborateurs de CerFrance, l’un de ses partenaires. « Si j’avais fait ce tour de France en voiture, à moto ou en train, ça n’aurait pas eu le même sens, la même valeur », dit-il.
« Ce tour à vélo mêlait tout »
Il s’est également arrêté chez Selancia, son autre sponsor, à Paris, où il a donné une conférence. Il a aussi visité les 60 agences du réseau. « Ce tour à vélo mêlait tout. Ma démarche n’était pas commerciale, j’allais passer un moment avec eux, leur parler de ma passion, eux de leur métier. C’était génial de faire un parallèle entre le monde entrepreneurial et mon métier de marin ».
(Photo collection privée Maël Garnier)
Souvent, il débarquait en sueur, « tout crasseux » dit-il, chez les collaborateurs. Il a toujours reçu un accueil chaleureux.
En décembre, il a fait tourner les jambes. À partir du 20 avril, il fera tourner les manivelles sur son Figaro 3 en compagnie d’une Écossaise, Cat Hunt. « Avec Cat, on s’est croisé l’an passé : elle a beaucoup navigué sur des gros bateaux, des Swan 50 ou des TP 52, elle avait déjà navigué en Figaro 3. Cat a aussi deux transats dans son sillage ».
Le choix s’est fait assez simplement, au feeling. Maël Garnier cherchait quelqu’un qui pouvait lui apprendre des choses à bord. « Non seulement Cat est avenante et sympa mais elle est très pro. Avec elle, c’est carré ».
Maël Garnier et Cat Hunt vont disputer la Transat Paprec. (Photo Elea)« Cat a le cerveau bien fait »
Le Costarmoricain, 7e de la Transat Paprec 2023 avec Julia Courtois, et l’Écossaise ont commencé par quelques navigations, dont sept nuits en mer, avant d’entamer une colocation à terre. Histoire de confirmer leur compatibilité. « Je suis serein, ça va bien se passer, elle a le cerveau bien fait », dit Garnier qui dit « dormir sur ses deux oreilles quand Cat est à la barre ».
Ce duo inédit ne s’interdit rien entre Concarneau et Saint-Barthélemy. Surtout pas de mettre le bazar dans la flotte. Après son tour de France à vélo, Maël Garnier veut changer de braquet sur l’eau et, pourquoi pas, s’offrir une belle récompense dans le port de Gustavia. « On a de l’ambition et les moyens d’aller jouer le podium », affirme-t-il. Une chose est sûre, à l’arrivée, le Breton aura certainement fait des progrès dans un domaine. « J’ai dit que je voulais quelqu’un qui m’apprenne des choses. Avec Cat, je vais renforcer mon expérience dans la langue de Shakespeare ».