Des Ukrainiens de Québec et des Québécois ont célébré l’indépendance de l’Ukraine dimanche alors que le premier ministre Mark Carney était à Kyïv pour appeler à un cessez-le-feu.

• À lire aussi: L’Ukraine lance une série d’attaques contre la Russie le jour de son indépendance

Des dizaines de personnes étaient réunies près de la chapelle du Montmartre canadien, dans le quartier Sillery, à Québec, pour cette fête nationale ukrainienne.


DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

«C’est la fête la plus importante qui appuie quand même nos valeurs et pas seulement les valeurs ukrainiennes, mais des valeurs qui, je pense, sont universelles, explique Anna Spirina, la présidente de l’Association ukrainienne de Lévis. Ça peut toucher n’importe quel peuple qui se bat pour l’indépendance et pour la liberté.»

Anna Spirina est présidente de l'Association ukrainienne de Lévis.

Anna Spirina est présidente de l’Association ukrainienne de Lévis.

Photo Jean-Philippe Guilbault

Une messe était d’ailleurs au programme, une occasion de «prier pour que la guerre prenne fin et que l’on puisse retourner ou visiter nos villes d’origines», raconte quant à elle Alina Lyonga, originaire de Marioupol et installée au Québec depuis trois ans.

«C’est notre liberté, c’est notre pays et c’est toujours dans notre cœur», énumère Mme Lyonga qui a fui son pays avec ses trois enfants lors de l’intensification du conflit avec la Russie.


DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Rencontres politiques

Ces célébrations à Québec s’inscrivaient dans un contexte particulier cette année avec une visite surprise au même moment du premier ministre canadien Mark Carney à Kyïv.

M. Carney y a rencontré les médias avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et a appelé à un cessez-le-feu immédiat pour faciliter la négociation d’un accord de paix.

«C’est très important [cette visite] et on le remercie, assure Oksana Marchyshyn, du Congrès ukrainien du Québec. Maintenant nous comprenons que vous êtes ensemble avec nous.»


DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

L’actualité internationale a connu certains rebondissements en lien avec le conflit en Ukraine. En tête de liste, le sommet en Alaska entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine.

M. Trump, qui tente de dégager un accord de paix en Ukraine, a également rencontré une délégation européenne à la Maison-Blanche avec le président ukrainien.

Rien qui ne semble rassurer la communauté ukrainienne au Québec ou même sur la ligne de front.

«Ce qui a été discuté en Alaska et à Washington, on verra ce que ça va donner, avance prudemment Anna Spirina. Toutes les guerres se terminent un jour. […] Je n’ai pas beaucoup espoir que ça va se terminer demain.»

«Le moral est difficile, les gens [en Ukraine] ne veulent pas de l’injustice ou une paix imposée qui les obligerait à perdre une partie de leur territoire», témoigne quant à lui Derek Blouin-Perry, un Québécois qui est allé à cinq reprises en zone de guerre en Ukraine pour porter main forte.

Le Québécois Derek Blouin-Perry est allé à cinq reprises sur la ligne de front en Ukraine pour prêter main-forte aux Ukrainiens.

Le Québécois Derek Blouin-Perry est allé à cinq reprises sur la ligne de front en Ukraine pour prêter main-forte aux Ukrainiens.

Photo Jean-Philippe Guilbault

De retour au Québec depuis juin, il compte d’ailleurs retourner au front à la fin du mois d’octobre. Il a reçu une chaude ovation de la part d’Ukrainiens lors de sa prise de parole devant la chapelle dimanche. Il a tenu à marquer certains liens entre le Québec et l’Ukraine.

«Les Russes disaient aux Ukrainiens au début de la guerre qu’ils n’existaient pas, qu’ils sont un peuple sans histoire, sans langue, sans culture. C’était leur justificatif pour attaquer, rappelle M. Blouin-Perry. On se l’est aussi fait dire quand même souvent dans notre propre histoire.»