Il était très loin d’imaginer cette proposition en décrochant son téléphone à la fin du mois de mars. À l’autre bout du fil, le père Hughes de Voillemont, alors secrétaire général de la conférence des évêques de France (CEF) : « Le conseil permanent des évêques a proposé votre nom comme conseiller ecclésiastique auprès de l’ambassade de France près le Saint-Siège » lui dit-on. Très étonné que l’on pense à lui pour ce poste, alors qu’il était prêtre à Strasbourg, à la paroisse St Louis de la Robertsau depuis seulement deux ans. Sa nomination, si elle a surpris l’intéressé, ne doit pourtant rien au hasard. Ordonné prêtre en 2004, Alain Moster est diplômé de Sc Pô, a étudié à Rome pendant ses années de séminaire. Il parle plusieurs langues et a une connaissance profonde des lieux saints comme Rome et Jérusalem où il a conduit et animé de très nombreux pèlerinages.
Prêtre de paroisse, c’est précisément son profil pastoral qui a intéressé l’épiscopat français.
Interface
Nommé pour deux ans, renouvelable une fois, c’est un collaborateur privilégié de l’ambassadeur.
Il a un rôle d’interface : « Je dois veiller à ce que l’information que l’ambassade fait remonter soit bien comprise et accessible, que ce soit pour les institutions au service de l’Etat à Paris et pour les autres ambassades du réseau diplomatique français. C’est vrai aussi dans l’autre sens. Mon travail consistera parfois à expliquer la politique française, pour qu’elle soit bien comprise par le Saint-Siège. J’aurai un rôle de veille permanente auprès de l’ambassadeur sur des sujets religieux mais aussi sur des sujets de société qui ont une incidence sur la vie de l’église ».
Autre volet de sa mission, être un relai dans les échanges avec la communauté catholique française. Cela l’amènera à faire le lien avec les Pieux établissements français à Rome et à Lorette : La Trinité-des-Monts, Saint-Louis-des-Français, Saint-Yves-des-Bretons, Saint-Claude des Bourguignons, Saint-Nicolas-des-Lorrains. Puis, deux autres missions lui incombent. Lors de la nomination d’un évêque français, il informe la diplomatie du choix du Pape, rédige une note sur le profil du nouvel évêque et sur le diocèse dont il va prendre la charge. Enfin, il organise deux célébrations, une messe à la basilique Saint-Pierre le 31 mai à l’occasion de la sainte Pétronille, patronne de la France et une autre messe, le 13 décembre à la basilique Saint-Jean-de-Latran à l’occasion de la sainte Luce. Le Président de la République a le titre de chanoine honoraire de cette basilique.
Pour l’anecdote, deux alsaciens ont occupé, naguère, cette fonction. Joseph Guthlin, consulteur canoniste (dénomination d’alors) jusqu’en 1904, année de la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège et Antoine Wenger, prêtre assomptionniste, conseiller ecclésiastique en 1973. Carrefours d’Alsace Septembre 2025
François-Nicolas d’Alincourt