Une voyageuse a déploré mardi, auprès de BFMTV, avoir reçu une amende de 110 euros lors d’un trajet en TGV, entre Paris et Vannes, à cause du comportement de son chat. Suscitant beaucoup d’émoi sur les réseaux sociaux parmi les défenseurs des animaux. Mais l’affaire du « serial miauleur » n’est pas aussi simple que cela, assurent deux passagers qui ont contacté Le Télégramme.
« J’étais dans le wagon deux rangs derrière cette femme montée en gare de Vannes pour Paris. Les faits sont bien différents de ceux qu’elle décrit. Les demandes très polies d’un passager de faire quelque chose contre les miaulements intempestifs se sont vues répondre par des insultes. Cette personne a été absolument odieuse. C’est ce qui a amené plusieurs passagers à aller voir le contrôleur », raconte L, une passagère souhaitant conserver l’anonymat.
« Elle est montée à Vannes et les contrôleurs sont intervenus aux environs de Rennes, soit une heure après ! Le chat n’a pas arrêté de miauler plus ou moins fort, toutes les cinq secondes environ, sans qu’elle n’essaye de faire quoique ce soit pour l’en dissuader, comme couvrir son panier avec un drap par exemple. Ceux qui ont des chats savent combien ces petites bêtes peuvent être infatigables à ce niveau, et la perspective de devoir subir ça une heure et demie de plus jusqu’à Paris n’arrangeait pas l’agacement des autres voyageurs dans le wagon », précise F., un autre passager témoin de la scène souhaitant lui aussi rester anonyme.
« Quel culot ! »
Avant l’intervention des contrôleurs, « un jeune homme et son amie sont allés lui parler, calmement, pour essayer de désamorcer la situation. Ils se sont fait rembarrer par cette personne sous prétexte qu’elle était en règle et qu’ils n’avaient qu’à mettre des écouteurs si le bruit les dérangeait. Quel culot ! », poursuit-il.
Les agents de la SNCF ont été poussés à cette verbalisation par son attitude insultante et grossière, refusant toutes les propositions faites et refusant de présenter ses papiers… et non par son chat.
Passagère d’un TGV reliant Vannes et Paris le 21 août, la propriétaire du chat était effectivement en règle. Son billet était dûment rempli et son animal, qu’elle transportait dans une caisse adéquate, en avait aussi un, payé sept euros. Mais là n’est pas la question selon les témoins de la scène.
« Les agents de la SNCF ont été poussés à cette verbalisation par son attitude insultante et grossière, refusant toutes les propositions faites et refusant de présenter ses papiers… et non par son chat. Les contrôleurs ont été très professionnels et très calmes », certifie L. qui dénonce le manque de savoir-vivre de la propriétaire du chat. « C’est trop facile de se faire passer pour une victime », s’indigne-t-elle.
« Cette personne si elle avait fait preuve d’un minimum de bonne volonté, aurait pu éviter que tout cela arrive en faisant preuve d’un peu de courtoisie et de savoir-vivre. Au lieu de cela, elle veut faire parler d’elle et médiatiser l’affaire pour que cela permette de scandaliser l’opinion publique sur la méchante SNCF, ce afin de lui donner raison », regrette F..
« Nous allons réexaminer cette verbalisation »
Une version confirmée par le service communication de la SNCF à BFMTV : « Selon nos informations, il ne s’agit de toute évidence pas d’une verbalisation parce que le chat miaulait (ce qui n’est pas un motif de régularisation). C’est en réalité parce qu’à la suite de plaintes de nombreux voyageurs auprès des chefs de bord ainsi que de vives tensions entre cette voyageuse et d’autres clients, nos chefs de bord lui ont proposé d’être replacée dans la voiture d’à côté où il y avait de nombreuses places vides, une solution qu’elle a malheureusement refusée. Cela aurait pourtant permis d’apaiser les tensions entre elle et les autres clients, d’assurer le confort de tous les voyageurs, d’elle-même et de son chat ».
Concernant l’amende, la SNCF apporte également une précision : « Nous allons prendre contact avec notre cliente pour comprendre plus précisément ce qui s’est passé et lever tout potentiel malentendu. Une amende peut toujours faire l’objet d’une contestation par nos clients et nous allons réexaminer cette verbalisation en tenant compte du témoignage de la cliente. »
Sur son site internet, la SNCF indique que les animaux « sont admis à condition d’avoir l’accord des autres voyageurs ». Si la règle peut sembler saugrenue, la SNCF précise qu’il s’agit bien d’un accord tacite « des voyageurs vis-à-vis d’un client qui pourrait être allergique ou pas à l’aise avec l’animal ». Il n’y a pas donc pas lieu de demander l’accord à chacun des voyageurs présents dans le wagon. « Si un client manifeste son désaccord, le chef de bord pourra chercher à replacer le client ou le détenteur de l’animal dans une autre voiture, selon la place disponible, ou à échanger sa place avec un autre client si le train est complet », détaille la SNCF