Par
Brian Le Goff
Publié le
28 août 2025 à 15h01
« Avec lui disparaît une figure de la Résistance à Rennes. » C’est par ses premiers mots que Nathalie Appéré, maire de la capitale bretonne, a annoncé le décès de Maxime Le Poulichet ancien combattant des Forces françaises de l’intérieur et témoin infatigable de la Seconde Guerre mondiale.
Un engagement précoce dans la Résistance
Né le 27 mai 1927 à Rennes, orphelin dès l’âge de deux ans, Maxime Le Poulichet a grandi auprès de sa grand-mère paternelle, dans des conditions modestes. Marqué par l’occupation allemande en Bretagne et animé d’une conscience patriotique précoce, il rejoint en février 1944, à 16 ans, le maquis de Monterfil. Quelques mois plus tard, en juillet, il s’engage dans les rangs des Forces françaises de l’intérieur pour la durée de la guerre, au sein du 41e régiment d’infanterie.
Il participe aux violents combats de la Libération, d’abord dans la poche de Saint-Nazaire (septembre-novembre 1944), puis dans la poche de Lorient (décembre 1944-avril 1945). Grièvement blessé au bras et aux jambes par une rafale de mitrailleuse alors qu’il tenait son poste, il est laissé pour mort.
Condamné à l’exécution, il réussit à y échapper et survit à la fin du conflit. Après sa convalescence, il refuse la réforme et rejoint son unité en Allemagne, à l’état-major de la 19e division d’infanterie, jusqu’à sa démobilisation le 2 mai 1946. Reconnu invalide de guerre à 90 %, il portera toute sa vie les séquelles de ses blessures.
Une carrière et un engagement au service des autres
En 1947, il réussit le concours de la Sécurité sociale et entame une carrière à la Direction régionale de Bretagne. Il y gravit les échelons jusqu’à devenir chef de section du service action sociale pour les personnes âgées, un poste qu’il occupe jusqu’à son départ en retraite en 1987.
Très investi dans le monde associatif, Maxime Le Poulichet consacre ensuite plus de cinquante ans à l’action sociale et à la transmission mémorielle. Présent à toutes les cérémonies patriotiques, il s’engage également au sein de l’Office national des anciens combattants d’Ille-et-Vilaine.
Décorations et reconnaissance
Ses faits d’armes et son engagement lui valent de nombreuses distinctions : chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite, Croix du Combattant volontaire de la Résistance, Croix du Combattant volontaire de la guerre 1939-1945, Médaille des blessés, ou encore Médaille des combattants de moins de 20 ans.
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Élevé à titre militaire au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite en 1978, il sera fait chevalier de la Légion d’honneur en 2015.
« Un infatigable passeur de mémoire »
Résidant à l’Ehpad Gaëtan-Hervé de Rennes, il n’a cessé, jusqu’à la fin de sa vie, de témoigner et de partager son expérience pour « que jamais l’oubli n’éteigne la flamme de la Résistance ».
« Son courage nous invite à poursuivre le combat pour la liberté, contre les obscurantismes », a déclaré Nathalie Appéré. La maire de Rennes a adressé « ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches » et salué sa mémoire « avec le plus grand respect ».
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