« La mairie n’appartient pas à un clan, n’appartient pas à un homme. Elle appartient aux Niçoises et aux Niçois. Cette mairie qui est fermée, qui est clôturée – alors que quand on est arrivés en 2008 elle était ouverte – je veux la rouvrir. Aujourd’hui c’est Fort Knox (1) », sourit Éric Ciotti entouré des deux députés UDR des Alpes-Maritimes, Christelle d’Intorni pour la 5e circonscription et Bernard Chaix pour la 3e.

Cette déclaration, le désormais candidat officiel aux municipales de Niceésormais candidat officiel aux municipales de Nice l’a faite devant les grilles de l’hôtel de Ville, ce jeudi 28 août, matin. Devant ce lieu, en plein cœur de Nice, qu’il ambitionne de confisquer au maire sortant Horizons.

Ce lieu que les deux hommes ont investi, ensemble. Autre temps, autre époque. En 2008, ils marchaient côte à côte: Christian Estrosi devenait maire de Nice, Éric Ciotti son premier adjoint.

« Je l’ai déjà lu », rigole Nofri

L’invasion de casquettes moutarde estampillées Nice, avec Éric Ciotti autour de la mairie ne passe pas inaperçue Les regards sont interloqués, amusés. D’autres carrément gênés. Ciotti, lui, est particulièrement à l’aise. Ça y est, cette fois, il y va. À fond.

« Bientôt Eric [Ciotti] passera les grilles pour s’installer dans le bureau d’Estrosi », se délecte une fan en distribuant la lettre aux Niçois rédigée par son « champion ».

Ciotti serre des mains au bar d’en face, à la sortie de la mairie, dont celles des policiers municipaux qui gardent les grilles. À deux doigts de serrer aussi celle de Gaël Nofri, l’adjoint à la circulation du maire de Nice, qui passait par là… Et qui repart, bon gré, mal gré avec son tract. « Je l’ai déjà lu », rigole-t-il.

Le RN pleinement mobilisé

« C’est une belle matinée de campagne », se régale Bernard Chaix. Il sera sur la liste UDR-RN, « bien sûr », lâche-t-il. Tout comme Christelle d’Intorni.

À quelle place? « On n’en est pas encore là », glissent-ils. Même son de cloche pour le patron du RN à Nice, l’ancien adjoint d’Estrosi, Benoît Kandel.

« Dans une campagne municipale, il y a une dimension de proximité et une dimension politique. Il y a un accord national, bien sûr que le rassemblement national soutient cette candidature. Nos cadres, nos militants sont intégrés aux équipes d’Éric Ciotti pour une seule finalité: remporter la mairie », décrypte l’ancien élu.

Une véritable armée

La matinée avait commencé à la permanence du port. « Avec vous, c’est une armée qui se lève. Une armée pacifique qui sera victorieuse. Nice a besoin de changement, de rupture. Ici, on n’est pas adepte des coups bas, des fausses lettres », lance le candidat.

Derrière son armée se prépare: groupe 1, groupe 2, groupe 3, etc. À eux tous, ils vont battre le pavé dans plusieurs quartiers de Nice complètement quadrillée.

« Il faut qu’on se mobilise pour lui. Estrosi y’en a marre, il fait ce qu’il veut! Alors que c’est notre argent. Moi je veux plus payer pour financer son train de vie », grogne un vieux militant. « Dehors le roi de Nice », rigole sa femme, qui hurle « Ciotti à la mairie, Ciotti à la mairie ».

Théo est plus discret, il a tout juste 16 ans. « C’est un homme extraordinaire. Il a des valeurs, il saura défendre le patrimoine et la culture niçoise. Et ramener de la sécurité dans la ville », bredouille le jeune homme qui se lance dans sa toute première campagne.

« Je refuse Monsieur Ciotti »

Dans la rue, l’accueil est chaleureux. Il faut dire que Ciotti est chez lui, au port, le cœur de sa circonscription depuis 2007. « Je pense que je voterai pour lui », assure un taxi. Idem pour cette mamie qui promène son chien.

« Je vote pour lui aux législatives, alors ce serait cohérent », dit-elle, en marchant rue Cassini. « On va voter pour vous et ce sera un vote d’adhésion pas par défaut », jure un quinquagénaire qui habite Pessicart…

De l’autre côté de la rue, un Niçois n’est pas d’accord. « Je refuse Monsieur Ciotti, je suis opposé à l’extrême droite, ce sont les partis qui ont arrêté les gens qui n’étaient pas de leur opinion, ce sont des partis qui ont poursuivi les juifs, ma famille est une famille de justes, je ne voterai jamais pour ces gens-là », argumente-t-il.

Autour d’Éric Ciotti, une nuée de collaborateurs. Ils prennent des photos, des vidéos, écoutent absolument tout ce qui se dit. Prennent le pouls de la ville.

Et de la candidature du député UDR. Ils vont ensuite inonder les réseaux sociaux. Et préparer la suite de la campagne. Elle ne fait que commencer.

« Vous allez voir la liste va être exceptionnelle. Des sportifs, des gens de la culture. De plusieurs horizons. Le critère c’est l’enracinement », confie un membre de l’entourage.

1. Camp militaire du Kentucky aux Etats-Unis, connu pour être le lieu de stockage de l’or de la Réserve fédérale américaine.