À l’occasion de la présentation du festival Visa pour l’Image 2025, l’attribution d’un Visa d’Or au photographe Saher Alghorra a été remise en question par l’ancien maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol. Ce photographe, collaborant pour The New York Times, a été l’auteur d’un cliché sur la famine à Gaza qui a suscité la polémique au pays de Donald Trump.
Visa pour l’Image a l’habitude de provoquer le débat. Le festival international du photojournalisme n’aura pas dérogé à la règle en cette 37e édition.
Ce jeudi, lors de la présentation du festival 2025, avant son inauguration officielle ce samedi 30 août, la controverse était portée par Jean-Marc Pujol. Celui qui fut maire de Perpignan 2009 à 2020 a pointé l’une des attributions des prix Visa, récompensant le travail des photojournalistes. « La remise par le Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) du prix humanitaire à Saher Alghorra me choque un peu », a lancé Jean-Marc Pujol au directeur du festival, Jean-François Leroy.
L’ex-édile faisant référence à une polémique née Outre-Atlantique. Saher Alghorra est l’auteur d’un cliché publié dans The New York Times où une femme porte un enfant au corps émacié, le sujet illustrant la famine qui frappe à Gaza. Or, dans un second temps, le journal américain a publié un message, sous forme d’excuse, précisant que cet enfant était atteint d’une maladie. « À l’heure où nous dénonçons les manipulations des images et leur possible détournement, je m’interroge sur le choix de récompenser ce photographe », confie à L’Indépendant Jean-Marc Pujol.
Comme à son habitude, droit dans ses bottes, le directeur Jean-François Leroy a clarifié sa position. « Deux choses : premièrement le New York Times s’est excusé. Deuxièmement : selon moi, même si cet enfant était malade, il a le droit d’être nourri. Par ailleurs, je ne vote pas pour l’attribution du Visa d’Or du CIRC, mais je dois dire que, parmi tous les photographes, il a été lauréat à l’unanimité avec des gens comme Le Figaro Magazine, France Info ou La Croix. Il n’y avait donc pas que des brûlots d’extrême-gauche ».