« Une rentrée historique. » Luc François, vice-président en charge des transports et des mobilités à Saint-Etienne Métropole, n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier les nouveautés de la rentrée 2025 pour le réseau de transports en commun stéphanois.

Nicolas Besset, directeur de la Stas, lui a emboîté le pas, évoquant « des chiffres inédits dans l’histoire de la Stas qui soulignent la politique d’investissement importante menée depuis plusieurs années ».

Les chiffres dont parle le patron de la Stas sont ceux de la fréquentation qui devrait atteindre un record d’ici la fin de cette année avec 43 millions de voyageurs transportés (contre 39 millions en 2019).

« C’est du jamais vu », s’époumone Luc François, lequel annonce une hausse de 15 % durant les deux dernières années. Tous les voyants sont au vert, avec la totalité des lignes qui enregistrent des taux de fréquentation en augmentation.

22 millions d’euros pour verdir le matériel roulant et ce n’est que le début…

Une tendance qui devrait s’amplifier dans les prochaines années avec l’arrivée dans le parc de véhicules de la Stas de nouveaux modèles 100 % électriques et 100 % bio gaz. Ce renouvellement du parc, qui s’inscrit dans une stratégie globale de verdissement, franchit « un cap décisif pour cette rentrée 2025-2026 », assure Luc François.

Et les chiffres donnent encore le tournis : la Métropole consacre une enveloppe financière de 22 millions d’euros pour la fabrication de 39 nouveaux véhicules. Huit trolleybus articulés 100 % électriques et 31 nouveaux bus 100 % bio gaz, équipés tout confort et des dernières technologies dont la rétrovision et détection des angles morts, seront bientôt opérationnels sur le réseau de la Stas. Ils circuleront notamment sur les lignes M2, 5 et 6.

La mise en route de ces bus dernière génération s’accompagne d’une série d’aménagements sur le territoire. À titre d’exemple, le trolleybus articulé (qui fera son retour sur le réseau vingt ans après l’avoir quitté), bientôt en service, va se déployer sur 18 mètres de long, ce qui nécessite une reconfiguration des quais. La transformation écologique de la flotte (près de 140 bus et plus de 40 tramways) de la Stas va monter en puissance jusqu’en 2032, année où 100 % du matériel roulant sera décarboné. « Et ce défi sera tenu », avertit Luc François.

Nouvelle billettique : déjà plus d’un million de validations et à peine 100 réclamations

Le vice-président en charge des transports est revenu sur le déploiement de la nouvelle billettique, mis en place fin juin 2025, sur tout le réseau. « Ce nouveau geste a été vite adopté par les voyageurs qui peuvent valider leur trajet avec une carte bancaire, une carte Oùra ou un ticket QR code, sur un même valideur unique », détaille-t-il.

Ce dernier est conscient que certains usagers ont pu rencontrer quelques difficultés dans l’utilisation de la nouvelle billettique  : « Ils posent leur QR code sur le valideur alors qu’il suffit de le tendre sous l’appareil. C’est une nouvelle habitude à prendre. Des agents sont sur le terrain pour expliquer les nouveaux gestes et faciliter l’adoption du système aux usagers », soutient l’élu.

Nicolas Besset confirme : « On a dépassé la barre du million de validations, plus de 20 000 titres ont été échangés et on a recensé un peu moins de cent réclamations des usagers, ce qui constitue un chiffre mineur. »

Et de rassurer : « Les anciens titres papiers restent validables sur les anciens valideurs dans les tramways jusqu’à la fin de l’année. »

Le prix des abonnements reste stable pour la troisième année

Dans cette logique de dématérialisation complète, Luc François déclare que la carte Oùra sera intégrée à l’application Moovizy d’ici l’année 2026. « Cette évolution permettra aux usagers de gérer leurs titres, abonnements et itinéraires depuis leur smartphone. On sera la première métropole de France à l’avoir fait. »

Bonne nouvelle pour les voyageurs, le prix des abonnements de la Stas, contrairement à la plupart d’autres grandes villes, reste le même pour la troisième année consécutive. « C’est un effort conséquent de la Métropole, souligne Luc François. C’est un choix politique de proposer un abonnement à un tarif solidaire (10 euros par mois notamment pour les moins de 26 ans et les retraités de plus de 60 ans) qui reste le plus bas de France. »

Extension de nouvelles dessertes dans l’Ondaine et le Forez

Comme chaque rentrée, la Stas revoit ses dessertes pour coller au plus près des attentes des usagers. « Cette année, pas de suppression, ni de création, mais deux extensions de ligne », signale Luc François.

La première concerne la ligne 34 dans l’Ondaine, où un transport à la demande (TAD) sera opérationnel jusqu’à Saint-Paul-en-Cornillon. La seconde affecte la ligne 39 dans la plaine du Forez. Dès le 25 août, cette dernière verra son itinéraire prolongé jusqu’à Chambœuf et Saint-Galmier, ce qui facilitera l’accès aux collèges Sainte-Stéphanie et Jules Romain ainsi qu’aux équipements du secteur Nautiform à Andrézieux-Bouthéon.

Un nouveau dispositif pour les personnes en situation de handicap

Parmi les autres nouveautés, la Stas poursuit la transformation de son système d’information auprès des voyageurs pour rendre les déplacements plus simples, plus lisibles (nouvelle signalétique) et plus accessibles. Elle renforce son engagement auprès des personnes porteuses de handicap en lançant, dès octobre, un nouveau programme « L’autonomie en commun ».

« Un dispositif qui vise à accompagner les personnes en situation de handicap vers une plus grande autonomie dans leurs déplacements à travers des ateliers », dévoile Nicolas Besset.