Le jeudi 7 août, Valérie Fabing, auxiliaire vétérinaire responsable de la Maison des urgences vétérinaires de Strasbourg est alertée par des habitants de la rue Bautain : un chat est coincé depuis quelques heures dans un arbre. Le docteur Dan Levy est envoyé sur place. « Je n’ai pas pu intervenir car il était coincé à plus de dix mètres de haut, raconte-t-il. J’ai donc vérifié que le chat ne saignait pas ou n’était pas trop agité. » Le matou de type siamois est finalement resté plus de 24 heures dans l’arbre. Mais alors pourquoi les pompiers mettent autant de temps à intervenir ?

Une équipe de pompiers spécialement formée

Ce genre de cas n’est pas rare pour le Service d’incendie et de secours du Bas-Rhin (SIS 67). Le capitaine Vincent Vedel en dénombre entre 30 et 50 chaque année dans le département. « Le chat grimpe par réflexe après avoir eu peur d’un chien ou d’une voiture, explique-t-il. Il doit se forcer pour redescendre mais c’est très rare qu’il ne puisse pas le faire seul. » Les pompiers peuvent intervenir 24 à 48 heures plus tard si le chat n’est pas en danger. « Il arrive même que le félin descende tout seul lorsque nous déployons les engins et l’échelle, comme s’il comprenait que nous sommes là pour lui. »

Les interventions du SIS 67 nécessitent donc de mobiliser des moyens importants pour des animaux généralement en bonne santé et capables de descendre par eux-mêmes. L’équipe spécialisée dans le risque animalier (RAN) , créée en 2023, se déploie lorsque les animaux sont en danger. « Nous sommes 64 à avoir suivi 40 heures de formation, complétées par une session de 12 heures chaque année », indique Vincent Vedel. Le SIS 67 est donc habilité à faire face aux dangers encourus ou causés par les animaux domestiques mais aussi les serpents, araignées et autres espèces plus exotiques.

De bons gestes à adopter

Les pompiers basent leur délai d’intervention sur la disponibilité des équipes et sur les observations de l’animal, confirmées par le docteur Dan Levy. « C’est assez simple de repérer un animal en danger même à dix mètres de haut. Les principaux signaux sont le sang et la détresse respiratoire détectée par une vitesse anormale de l’abdomen et une bouche grande ouverte. » Reste que, comme tout être vivant, les félins peuvent aussi paniquer dans ce genre de situation. « La plupart du temps le chat est serein mais les miaulements aigus et le fait de tourner en rond peuvent traduire un stress. » Dans tous les cas, le vétérinaire recommande de rester calme et de venir régulièrement vérifier l’état du chat.

« Le chat, particulièrement le siamois, est curieux et lorsque les fenêtres sont ouvertes il y voit une opportunité pour explorer le monde, explique Valérie Fabing. Il a beau être souple et résistant, les chutes peuvent lui être fatales depuis un balcon situé à plusieurs étages. » Cela peut expliquer les nombreux cas de « chats parachutistes », terme utilisé par les vétérinaires, lorsqu’il fait chaud. D’où l’importance de surveiller rigoureusement son animal en été.