Par

Julie Bossart

Publié le

28 août 2025 à 19h14

« Le constat est accablant. » Dans un communiqué publié ce jeudi 28 août 2025, l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) – en lien avec le Collectif des Associations pour le Logement (CAL), rendent compte de leur baromètre annuel sur les enfants qui dorment à la rue. Un décompte effectué depuis sept ans désormais, et qui est chaque fois plus alarmant. « Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs, la situation s’aggrave année après année », « de façon silencieuse et sur tout le territoire », dénonce l’Unicef. L’Île-de-France n’est pas épargnée.

« Des chiffres non exhaustifs »

Ainsi, « à la veille de la rentrée scolaire 2025 [dans la nuit du 18 au 19 août plus précisément], au moins 924 enfants, dont 286 de moins de 3 ans, sont restés sans solution d’hébergement après un appel [de leur famille] au 115 » dans notre région*. Des chiffres qui marquent « une augmentation du nombre d’enfants sans solution de 24 % par rapport à 2024 et de 39 % depuis 2022, année où le gouvernement s’était engagé à atteindre l’objectif du zéro enfant à la rue», recontextualisent les auteurs du baromètre.

Plus largement, 1760 familles sont restées sans solution d’hébergement à la suite de leur appel au 115, dont 552 habitant à Paris et 403 en Seine-Saint-Denis (+30% par rapport à 2024 dans ce dernier département).

Pire, ces chiffres ne sont pas exhaustifs, puisque « de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115 » et que « les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés ».

L’Unicef enfonce le clou, en rappelant que si certains enfants vivent à la rue, ils y sont nés et y meurent. À l’échelle nationale, 855 personnes sont décédées dans ce contexte en 2024. Parmi elles, 31 enfants. « Cette situation intolérable illustre un blocage structurel des droits à l’hébergement et au logement. En ce sens, deux recours juridiques pour non-assistance à personnes mal-logées engageant la responsabilité de l’État ont été portés cette année par le CAL. »

À l’aube de l’examen du Projet de loi de finances pour 2026, l’Unicef et ses alliés exhortent le gouvernement « à augmenter le nombre de places d’hébergement adaptées aux besoins des enfants et des familles et à adopter une programmation pluriannuelle ‘de la rue au logement’, incluant un plan ambitieux de production de logements sociaux et très sociaux ».

*En France, ils étaient au moins 2 159 enfants – dont 503 de moins de 3 ans. Il s’agit d’une augmentation de près de 6 % par rapport à 2024 et de 30 % par rapport à 2022.

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