Le constructeur automobile historique justifie cette restructuration par les nouvelles barrières douanières américaines, qui pèsent lourdement sur sa stratégie industrielle.

Lotus a officialisé jeudi une restructuration d’envergure qui pourrait conduire à la suppression de près de 550 emplois sur son sol britannique, soit plus de 40 % de ses effectifs locaux. Dans un communiqué, la marque justifie cette décision par la nécessité de s’adapter à un environnement mondial instable, marqué notamment par l’évolution des politiques commerciales internationales et le renchérissement des droits à l’importation.

Les constructeurs automobiles britanniques subissent de plein fouet les mesures protectionnistes décrétées par l’administration Trump, visant à relocaliser la production industrielle aux États-Unis. Bien qu’un accord ait été trouvé entre Londres et Washington pour atténuer l’impact de ces taxes — abaissant les droits de douane de 27,5 % à 10 % dans une certaine limite annuelle —, le niveau demeure supérieur à celui en vigueur auparavant.

Propriété du groupe chinois Geely, Lotus Cars dispose de plusieurs sites de production au Royaume-Uni, dont l’usine historique de Hethel, dans le Norfolk, qui emploie actuellement 1 300 personnes. La marque affirme néanmoins que cette restructuration n’affectera pas son ancrage britannique. Elle réaffirme que le Norfolk demeurera le cœur de ses activités dédiées aux voitures de sport, à la compétition automobile et à l’ingénierie.

Parallèlement, Lotus étudierait la possibilité d’implanter une chaine de production outre-Atlantique afin de contourner les barrières douanières. Cette orientation stratégique intervient dans un contexte financier tendu. Si la firme a récemment réduit ses pertes grâce à une baisse de ses charges d’exploitation, ses ventes ont chuté de plus de 40 % au premier semestre, en raison notamment de sa transition vers une gamme électrique.

Les exportations automobiles britanniques vers les États-Unis, après un net recul au deuxième trimestre, ont connu un rebond en juillet suite à l’entrée en vigueur de l’accord commercial bilatéral. Reste que l’incertitude règne et pousse des acteurs comme Lotus à revoir leur modèle économique en profondeur.